La région de Sétif, capitale des Hauts Plateaux, dispose d'un patrimoine
touristique de grande qualité, mais encore trop peu valorisé, pour ne pas dire
point exploité. Les mesures d'encouragements du secteur du Tourisme, mises en
branle par les autorités locales depuis quelques années, ont certes permis la
rénovation et la promotion de nombreux sites.
Cependant, il reste beaucoup à faire pour développer un tourisme de
masse. «Nous avons lu des prospectus qui présentaient les merveilles de la
région de Sétif, notamment les monts des Babors, Béni-Aziz et Djemila... etc.
C'est pour cela que nous sommes venus ici et nous repartons satisfaits»,
raconte Karim, un jeune beur qui vient dans la ville natale de son père pour la
première fois en compagnie d'Aline avec laquelle il vient de convoler en juste
noce. Comme lui, des dizaines de touristes visitent chaque année cette région
attractive, région située au centre des 4 pôles du pays, Sétif, qui s'étend sur
près de 6.549 km², ne manque pas d'attraits, mais commence à tirer parti d'un
patrimoine naturel et historique varié et d'une exceptionnelle richesse. A
seulement quelques trentaines de kilomètres au nord du chef-lieu de wilaya,
fief traditionnel de la débrouillardise, se situe la forêt des Babors, l'une
des plus importantes réserves naturelles du pays, qui a été mise en veilleuse
des années durant, a au grand bonheur des écologistes retrouvé sa «nature» et
ses visiteurs. Faisant partie du massif de l'Atlas Tellien, la forêt des
Babors, située à 52 km au nord de Sétif et seulement à 15 km de la mer
Méditerranée, est une réserve naturelle d'importance. Elle doit son appellation
à la chaîne des monts des Babors, à laquelle elle appartient, abritant le point
culminant à 2.004 m d'altitude, un des points les plus hauts du pays. Eu égard
à sa richesse et au rôle de la protection et la préservation d'espèces animales
et végétales, l'administration française l'a classée, en 1921, Parc national.
Cette dernière recèle un potentiel de richesse en faune et flore rarissimes.
«C'est un paradis touristique qui s'impose au monde avide de
découvertes», s'enthousiasme une Française qui dit avoir visité la région bien
avant la fâcheuse dégradation de la sécurité durant les années de braises. Dans
la région de Béni-Aziz nord-est, à 60 km de Sétif, un autre parc forestier
d'animaux et de chasse. Dans ces régions qui regorgent aussi de cascades, on
peut voir aussi de magnifiques maisons à étage en forme de grappe. A l'autre
bout, exactement dans le site d'Ikdjène, mille histoires humaines se dessinent
sur les vestiges que menace l'agression du temps et de l'homme inconscient. Le
célèbre fief des chiites et son point de départ représente des collections
d'objets archéologiques splendides. Jusqu'à ces dernières années, seule une
minorité de touristes avait accès à ces merveilles, uniques au monde pour
certaines.
L'absence de libertés d'opinion et de circulation des années 1990, sous
les effets des années noires que notre pays a eu à subir, avait dissuadé les
visiteurs et plongé le tourisme dans une profonde léthargie. Les choses devront
pourtant changer : il y va de l'intérêt suprême de nos futures générations. Les
recettes touristiques à récolter devront sensiblement augmenter d'année en
année : une approche orchestrée par des spécialistes table sur des bonnes
recettes financières en cas de prise en charge sérieuse de ce volet
stratégique, celui de la promotion du tourisme régional. «Une dynamique devra
se mettre en place», apprécie André Guiltou, auteur de plusieurs ouvrages sur
la promotion touristique. Il est toutefois connu, qu'à côté du tourisme
d'agrément qui draine une clientèle internationale, se développe un tourisme
d'affaires, ce sous-secteur possède de gros intérêts en matière de création de
postes d'emploi directes et indirects, et contribue aux recettes des caisses de
l'Etat. «Au-delà des affaires, ce qui me fascine et me ramène dans la région de
Sétif, c'est la paix sociale, la chaleur des habitants et la sympathie des
villes», confie Daoud, un commerçant oranais. Les autres gens qui
l'accompagnaient sont en majorité des gens de l'Ouest, c'est le cas de Nassim,
un jeune de Tlemcen arrivé à Sétif pour, dit-il, «respirer et prendre un bain
de soleil... et enfin conclure des affaires intéressantes avec les commerçants
de la région. «Une image à changer, beaucoup reste à faire pour développer les
multiples possibilités d'évasion qu'offre la capitale des Hauts Plateaux. Après
de longues années de rupture, la région stagne en basse position en termes de
nombre d'arrivées par wilaya derrière Béjaïa, Biskra, Jijel. «Une situation qui
se justifie par une insuffisance de promotion et surtout de professionnalisme»,
estime un cadre local en tourisme.
Pour progresser dans le classement, les autorités locales devront
s'atteler à mettre en oeuvre une stratégie objective pour placer le secteur du
tourisme dans le rang qu'il lui sied. Il reste à considérer que les structures
pour un tourisme de masse international restent cependant insuffisantes. Pour
changer de cap et attirer une clientèle locale et internationale, les pouvoirs
publics devront miser sur des projets non seulement infrastructurels mais plus
encore éducatifs. Ce genre de programmes transformera à coup sûr la société
dans son esprit pour une ouverture culturelle que le monde moderne exige.
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Posté Le : 23/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z S Loutari
Source : www.lequotidien-oran.com