Algérie

Sétif : L'Entente mise entre parenthèses



La capitale des Hauts Plateaux ne fait pas exception à la règle. Ses habitants de sept à soixante dix sept ans ne sont pas épargnés par la fièvre très contagieuse du match qui doit opposer cette après midi l'équipe nationale à l’Egypte. L'amour habituellement immodéré de l'Entente a été mis entre parenthèses. Depuis quelques jours, personne ne commente ses chances ou ses déboires en championnat. A côté des posters de Noir et Blanc c'est ceux de Ziani et de ses coéquipiers qui occupent tous les lieux publics. Ils sont accolés dans les restaurants, chez les coiffeurs et aux devantures des magasins. L'autre symptôme de cette fièvre est l'apparition un peu partout de l'emblème national. Même les drapeaux accrochés à l’occasion de la visite du Président Bouteflika ont été décrochés après son départ. A Sétif ville mais aussi à El Eulma, Ain Kebira ou Ain Oulmene et dans les cités montagneuses comme Guenzet ou Beni Ouarthilane, il est accroché, hissé et mis en évidence partout." Jamais nous n'avons vu un tel phénomène même quand l'Entente avait gagné des coupes" nous disent plusieurs personnes interrogées. Il est difficile de marcher une centaine de mètres sans surprendre une discussion sur le match. L’attente de la victoire est partagée. " Je n'aime pas particulièrement le foot et tous ces bruits exagérés » nous confie un libraire mais, « les Egyptiens ont commencé les hostilités ». « J’ai noté aussi un phénomène » nous avoue un disquaire. « J’écoulais avant des DVD égyptiens très appréciés ici mais depuis quelques jours, personne ne lorgne vers Yousra ou Adel Imam ». Comme pour tout événement, Ain Fouara devient un point de ralliement symbolique. C'est aux alentours de la célèbre fontaine que se retrouvent chaque soir des dizaines de jeunes qui viennent spéculer et étaler un amour et une confiance absolus en l'équipe nationale. On s'enroule dans un drapeau par-ci et on vend des posters, des tricots et des casquettes par-là. Les femmes qui viennent à passer semblent avoir saisi aussi l'enjeu du match. Une vieille, interpellée pronostique un trois à zéro… pour les Verts bien sûr. " On demande juste 0 à 0 " ajoute une autre aussitôt huée dans une joyeuse pagaille. La joie se manifeste aussi à travers la diffusion ininterrompue de chansons. Des hauts parleurs sont accrochés à certains balcons et toute la journée, les tubes entendus un peu partout sont diffusés en boucle. Peu importe la proximité de la mosquée juste en face. Autres temps, autres mœurs. Rares sont ceux qui élèvent la voix contre cette musique jugée, pour une fois, convenante. Des quartiers populaires de Tandja ou de la cité Kaaboub à la nouvelle banlieue cossue d'El Hidhab, on ne jure que par les poulains de Saadane. Des écrans géants seront disposés un peu partout. Ce soir, Sétif sera une ville morte quatre vingt dix minutes durant. Le calme qui précédera la liesse. Personne en effet ne doute de la qualification.


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