Pour décompresser et mettre entre parenthèses des mois de confinement générés par la crise sanitaire, des familles sétifiennes, les adeptes de football et d’un footing dans la nature mettent le cap sur la forêt récréative de Bousselam où sont installés des terrains de football dépourvus de vestiaires et de douches.
Les jours de repos et après les heures de travail, l’endroit n’ayant d’espace vert que le nom est bondé. Livré aux quidams faisant fonction de parkingueurs appliquant leur loi, l’endroit fait pitié. L’incivisme des familles a transformé le lieu en dépotoir.
L’absence d’agents d’entretien et de gardiennage donne un coup de massue au poumon de la cité à l’agonie. La démission de la commune qui avait pourtant inscrit une grande opération de réhabilitation des lieux du temps d’Abdelkader Zoukh pour une enveloppe budgétaire de plus de 90 millions de dinars en rajoute une couche.
«Il est inadmissible de délaisser un tel endroit, direction de prédilection des familles. Dépourvue de la moindre commodité, la forêt-otage d’individus autoproclamés gardiens de parking mérite mieux. Pour l’intérêt de tout le monde, on devrait la doter d’une clôture et des équipements de loisirs comme on l’a fait pour la forêt Znadia. Les responsables de l’environnement et des forets n’ont pensé à célébrer le 5 juin – Journée internationale de l’environnement dans une forêt transformée en décharge et lieu d’insécurité. Pour mesurer l’ampleur des dégâts et du gâchis, j’invite le wali à visiter inopinément l’espace faisant pitié», souligne non sans dépit, une mère de famille rencontrée sur les lieux.
Délaissée depuis des années, la piscine du coin est l’exemple parfait du laisser-aller de la municipalité ne faisant absolument rien pour le bien-être d’une population attendant avec impatience le départ de l’équipe communale et la fin du supplice.
Fustigeant l’inertie de l’exécutif, un fonctionnaire de la commune enfonce le clou: «L’assemblée a décidé de rénover la piscine de Bousselem. Elle a dégagé une enveloppe de 30 millions de dinars. L’opération reste malheureusement prisonnière des procédures, le récurrent alibi de l’APC».
Avec cette manière de faire, la grande majorité de la masse juvénile du chef-lieu englué dans une montagne de problèmes, passera un autre été sans piscine. Fermé depuis la nuit des temps, le petit bassin du parc d’attractions où barbotaient des centaines de petits garçons de la ville n’est pas la priorité des «élus».
Accosté par des gamins alors qu’il visitait le parc, Kamel Abla, le wali de Sétif n’a pas mâché ses mots.
«Placé inexplicablement sous l’égide de l’office de la culture ne levant pas le petit doigt pour fermer le dossier du cinéma Variété dont la réouverture est bloquée pour des broutilles, le problème du petit bassin n’est pas insoluble. Avec de la bonne volonté, on pourrait ouvrir ses portes en quinze jours.»
Mis en veilleuse, le parc aquatique de la cité Laïd Dahoui qui a coûté les yeux de la tête est l’autre point d’une agglomération à la dérive.
Photo: L’incivisme des familles a transformé le site en dépotoir (photo: el watan)
Kamel Beniaïche
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Posté Le : 10/06/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Kamel Beniaïche
Source : elwatan.com du mercredi 9 juin 2021