Malgré la qualité douteuse du service et des plats proposés, la plupart des consommateurs ne semblent guère se soucier des risques encourus pour leur santé.
Prendre son déjeuner à l’extérieur est le nouveau mode de vie du côté de la capitale des Hauts-Plateaux où sont implantés près de 2. 220 restaurateurs,entre gargotes, fast-foods et restaurants, dont 300 ambulants.
Accueillant une clientèle variée, ces lieux de restauration rapide ne désemplissent pas.
«A cause des embouteillages, je ne peux me déplacer pour déjeuner chez moi. Je suis donc obligé de prendre mon repas de midi dans un fast-food», nous dira Fadi, un lycéen, rencontré dans une des nombreuses pizzerias du centre-ville.
«Comme mes moyens ne me permettent pas d’aller dans un grand restaurant, un simple sandwich me suffit pour recharger les batteries», a-t-il ajouté.
D’ailleurs, il n’est pas le seul à fréquenter ces lieux, malgré tout pointés du doigt.
«Au départ, j’apportais avec moi de quoi manger, mais avec le temps j’ai opté pour une pizzeria qui me paraissait propre de l’extérieur. C’est la charge de travail qui m’impose une telle habitude», avoue Imene, une jeune fonctionnaire qui fulmine: «Il ne faut pas se voiler la face, ces lieux où on mange n’importe quoi méritent une attention particulière. Il ne faut pas avoir peur des mots, les propriétaires de ces restaurants ne cherchent que le gain facile. La qualité du service et l’hygiène sont leurs derniers soucis ; il suffit juste de constater dans quel état se trouvent certains fast-foods. Les tenues des serveurs, qui s’apparentent plutôt à des combinaisons de mécaniciens, donnent une autre image sur ces espaces où la santé du consommateur est mise à rude épreuve. Il n’y a qu’à voir les "chawarmas" exposés aux gaz toxiques des véhicules de passage», martèle notre interlocutrice qui n’a pas tort, d’autant plus qu’elle met le doigt sur la triste réalité.
«La dernière fois, j’étais surpris par la présence d’un cafard dans un sandwich», témoigne Khaled, un universitaire.
Devant cette situation inquiétante qui a causé, selon certaines indiscrétions, pas moins de 60 intoxications l’année écoulée, des contrôles s’imposent.
Pour connaître la position de l’administration, nous avons pris attache avec Abdelhak Krach, responsable du contrôle qualité au niveau de la direction du commerce de la wilaya de Sétif, qui a bien voulu nous éclairer sur la situation: «Nous effectuons des contrôles réguliers sur l’hygiène des locaux et la qualité sanitaire des produits alimentaires. Depuis le début de l’année en cours, 300 interventions ont été menées par les agents de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes. Cinq fast-foods ont été fermés et 35 procès-verbaux d’infraction aux règles de la pratique commerciale établis.»
Notre interlocuteur a reconnu que le nombre des inspecteurs et agents de contrôle dont dispose la direction est largement insuffisant pour couvrir tout le territoire de la wilaya de Sétif où le fast-food fait rage.
Marwa Benkorchia
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Posté Le : 04/04/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © El Watan ; texte: Marwa Benkorchia
Source : El Watan.com du jeudi 3 avril 2014