Sétif - DÉCHARGE PUBLIQUE D’AÏN AZEL: Menace sur la santé des habitants

La décharge gérée par les moyens rudimentaires du parc communal est située à proximité d’une zone de captage comptant une quinzaine de forages d’eau potable.

Les habitants de la commune de Aïn Azel (une cinquantaine de kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Sétif) se plaignent des fumées et odeurs nauséabondes qui émanent de la décharge publique Chaâbet El-Hamra, située à six kilomètres au sud du chef-lieu de cette commune. Datant des années 1990, cette décharge s’étale sur une dizaine d’hectares. Ce sont les habitants du côté est qui sont les plus touchés, voire pénalisés par cette pollution qui leur empoisonne la vie.

Dernièrement, la situation a empiré, puisque les déchets brûlés ont pollué l’atmosphère, et les odeurs et la fumée étaient partout dans la ville. Cet état de fait a coïncidé avec une hausse des températures qui ont atteint 40°C dans certains endroits.

“Cela fait plusieurs jours que nous ne respirons que des odeurs nauséabondes et nous ne voyons dans le ciel que la fumée. Cette situation ne doit plus durer. Nous interpellons les responsables pour qu’ils prennent la décision de mettre fin à cette situation. C’est invivable!”, s’est étranglé Lazhar, un habitant de la ville.

Il est à rappeler que ladite décharge gérée par les moyens rudimentaires du parc communal est située à proximité d’une zone de captage comptant une quinzaine de forages d’eau à Chaâbet El-Hamra et qui alimentent en eau les habitants de Aïn Azel, de Aïn Lahdjar, de Bir Hadada, de Beïda Bordj, d’El-Hama et de Boutaleb ainsi que, selon des prévisions, quatre communes du nord de la wilaya de Batna.

Selon Khalil Djaârane, chef de service à la direction de l’environnement, un projet est inscrit pour l’éradication du site avec un financement centralisé par le ministère de l’Environnement.

“L’étude du projet dont le maître de l’ouvrage est l’Agence nationale des déchets et dont l’estimation est autour de 10 milliards de centimes a été achevée. Il s’agit de l’éradication de la décharge avec neutralisation du site et boisement. Il est attendu le lancement du projet”, a expliqué M. Djaârane, soulignant que le site est géologiquement une mine de zinc qui contient beaucoup de failles, d’où le risque d’infiltration du lixiviat qui peut être en contact avec la nappe.

Des connaisseurs voient que l’utilisation de cette région pour la décharge publique de pas moins de 60 t de déchets ménagers, des abattoirs et des déchets industriels est une transgression de la loi. Le choix n’a pas été étudié au début, d’où les problèmes qui rendent difficile la vie, notamment du côté est de la commune de Aïn Azel. Outre le danger que constitue la fumée et les odeurs sur la santé des riverains, l’environnement est on ne peut plus menacé du côté de ville.

Par ailleurs, on a appris que, dernièrement, la municipalité a opté pour une solution provisoire en attendant de régler le problème définitivement. Il s’agit de recourir à la location de bulldozers et autres engins pour l’enfouissement des déchets et éviter l’incinération en attendant de trouver une solution, voire mettre fin à ce point noir, en étroite collaboration avec l’Ecoset et la direction de l’environnement de la wilaya de Sétif.

Il s’agira de réaliser un centre d’enfouissement technique intercommunal qui regroupera les communes de la daïra de Aïn Azel, dans le cadre du programme des hauts plateaux et qui serait actuellement gelé.

Il est à noter que pour atténuer un tant soit peu la pollution, les services concernés doivent mettre fin à l’intervention anarchique des récupérateurs informels qui procèdent souvent au brûlage des déchets dans le cadre de leur activité.




Photo: La décharge publique Chaâbet El-Hamra, un danger pour la santé des citoyens. © D. R.

FAOUZI SENOUSSAOUI