Sétif - «Dar Essabr» voit enfin le jour: Une maison d’accueil des malades atteints du cancer.

L’association «Ennour» d’aide aux malades du cancer, présidée par le Pr Mokhtar Hamdi Chérif, vient de concrétiser son vœu le plus cher, celui de «Dar Essabr», une maison d’accueil des malades atteints du cancer.

C’est un centre bâti à proximité du nouveau centre anti-cancer de Sétif et mis à la disposition des malades atteints du cancer et de leurs parents. Les principes qui président cette maison d’accueil sont: un toit, des soins, un support psychologique et une aide logistique.

Son rôle, selon le Pr Hamdi Chérif, «est social et humanitaire. Dar Essabr apporte une aide précieuse aux patients et aux parents dans l’accompagnement social et humain. Cette maison prend en charge les malades et parents qui viennent de loin, et qui doivent rester sur place pour leurs traitements souvent longs, en particulier la chimiothérapie et la radiothérapie. Les patients seront hébergés et assistés dans leurs démarches médicales et sociales. Dar Essabr permet d’offrir un soutien aux familles et d’être en lien étroit avec les services de soins».

Bâtie sur un espace de près de 2.000 m2, cette maison d’accueil met à disposition 28 chambres confortablement équipées, avec une capacité de 80 lits. C’est une structure confortable et rassurante pour les familles.

Des services et lieux de vie communs sont à leurs dispositions, dans un cadre chaleureux et agréable, des chambres climatisées avec équipement hôtelier complet, des espaces verts et de jeux pour enfants à l’extérieur, une salle pour enfants, une cour avec jardin à l’intérieur, des espaces informatiques avec accès WIFI, une bibliothèque, un atelier de travaux manuels et de récupération scolaire, une salle d’accueil avec cafette, un salon de détente avec télévision, une salle de prière, une salle à manger avec cuisine équipée, espace lingerie et un parking.

«La lutte contre le cancer est un véritable chalenge, l’espoir pour une meilleure accessibilité aux soins et à la prise en charge viendrait de ces développements structurels et stratégiques (construction des Centres anti-cancer), mais qui doivent être couplés avec une stratégie de lutte globale, allant de la prévention primaire jusqu’à l’accompagnement, impliquant la société civile de manière effective.

Les malades et leurs parents ont besoin d’une aide sociale pour lutter contre cette maladie. Le manque d’infrastructures adaptées à la prise en charge sociale des malades et de leurs parents nécessite la construction d’un site pouvant les accueillir. C’est pourquoi il faut encourager et impliquer davantage les associations de lutte contre le cancer, pour la réalisation de lieux d’accueil pour ces malades et leurs familles, qui doivent y séjourner pendant leurs traitements, pour une meilleure qualité de vie.

La maison d’accueil des parents et des patients Dar Essabr de Sétif, un rêve devenu réalité, est le fruit d’une véritable synergie entre les autorités locales, la société civile et les bienfaiteurs.

L’UICC (Union internationale contre le cancer) a qualifié la maison d’accueil des parents et des patients de Sétif Dar Essabr pour sa dimension humaine, comme un modèle et un exemple de citoyenneté et de développement durable.

Cette maison d’accueil est devenue un modèle d’inspiration pour la réalisation d’autres en Algérie (Constantine, Blida...).

Les petits ruisseaux font les grandes rivières, pour le bonheur des patients et de leurs parents», a déclaré le président de l’association Ennour et concepteur de cette maison d’accueil, le Pr Mokhtar Hamdi Chérif.

Imed Sellami



Pour un registre national du cancer

La salle des conférences du centre hospitalo-universitaire Saâdna-Mohamed-Abdenour de Sétif abrite depuis lundi les travaux de l’atelier sur l’enregistrement du cancer en Afrique du Nord.

Organisées par Registre du cancer de Sétif, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et l’Union internationale de lutte contre le cancer, ces journées vont permettre de former les coordinateurs du registre du cancer issus des 48 wilayas du pays.

Ainsi et pour la première fois, notre pays va mettre en place un outil unique lui permettant de suivre à la fois l’incidence des cancers, leur prise en charge mais aussi la survie des patients.

Le Registre national du cancer suit la trace d’autres pays européens et s’annonce d’ores et déjà comme une véritable avancée en Algérie et une plus-value incontestable pour les patients.

«Le cancer et les autres maladies chroniques non transmissibles s’inscrivent aujourd’hui parmi les nouveaux besoins prioritaires en santé publique. L’incidence du cancer est en nette augmentation ces dernières années. Le Registre du cancer est un élément-clé pour la mise en place d’un programme de lutte contre le cancer. Une estimation fiable du nombre de nouveaux cas nécessite leur enregistrement au sein de la population. Il est donc indispensable de disposer de données précises par la mise en place de registres. L’épidémiologie descriptive fournit ainsi non seulement des informations sur les distributions de la maladie cancéreuse, mais aussi des bases pour la prévention, la planification des services de santé et l’affectation des ressources. La disponibilité des données sur le cancer est essentielle pour la mise en place d’un programme de lutte contre cette maladie. Ces données ont une immense valeur, car elles fournissent des indications fiables sur le profil du cancer, en indiquant les taux d’incidence, de tendance et de survie et permettent l’amélioration des connaissances sur le cancer dans le pays.

Au cours de ces dernières années, l’OMS et plusieurs autres groupes de recherche ont reconnu l’importance des registres du cancer de population, comme outil essentiel de planification et de recherche en santé», a affirmé Mokhtar Hamdi Chérif, professeur en épidémiologie et médecine préventive et responsable du Registre du cancer de la wilaya de Sétif.

Pour rappel le Registre du cancer de Sétif fut le premier à l’échelle nationale à être fondé en 1989 par le Pr Hamdi Chérif en collaboration avec le Centre international de recherche sur le cancer. Il est rattaché à l'unité Information sanitaire et Bio statistique du Service d'Epidémiologie et de Médecine Préventive, du CHU de Sétif.

Le cancer reste l’une des principales causes de décès et une importante cause de morbidité dans notre pays. Il reste source de grandes souffrances, d’angoisses et de dégradations de la qualité de vie. Il doit être combattu sur tous les plans: préventif, curatif, palliatif, psychosocial, recherche.

Ainsi les missions principales du Registre du cancer est de produire des statistiques sur le cancer, d'évaluer l’impact de mesures de santé publique, de promouvoir les actions de prévention de dépistage et de prise en charge du cancer, de développer des études sur l’efficience de la prise en charge des patients, de susciter des études étiologiques sur les facteurs de risque du cancer, et de participer à la production scientifique nationale et internationale.

«Le but est d’assurer une formation par des experts sur l’enregistrement du cancer pour la mise en place, le développement et la consolidation des registres du cancer en Algérie. Les objectifs sont la mise en place et la consolidation des registres existants par une formation pratique sur la collecte, la saisie, le traitement et l’analyse des données, et d’un système de surveillance épidémiologique par une production d’une base de données pour l’étude de l’impact du cancer sur la population à savoir les fréquences, les taux, les tendances temporelles, la survie et les facteurs de risque», a déclaré le Dr Djamila Nadir, directrice des maladies non transmissibles et de lutte contre les facteurs de risques au ministère de la Santé et de la Population.

Notons que l’atelier, encadré par la Direction générale de la prévention et de la promotion de la santé et des experts nationaux et internationaux, est destiné aux coordinateurs des Registres de cancer déjà existants, et les médecins (épidémiologistes, à défaut généralistes) des SEMEP des EPH ou CHU non dotés de registres, de l’ensemble des wilayas du pays, ainsi que des médecins venus de Tunisie.


I. S.