Algérie - Revue de Presse

Sétif Cri de détresse des handicapés



C'est un véritable cri de détresse qui vient d'être lancé par différentes associations d'assistance aux personnes handicapées lors de la conférence-débat sur la loi 02/09 de mai 2002 portant protection des handicapés, leur insertion et leur promotion sociale, organisée sous l'égide de la cour de justice de Sétif. En effet, plusieurs associations ont mis à l'index ce qu'ils qualifient d'exclusion légalisée en l'absence depuis 6 ans des décrets d'exécution devant consacrer la mise en application de l'esprit de ladite loi qui est pourtant destinée à définir clairement et sans ambiguïté, d'un point de vue juridique et légal, les droits d'insertion et de vie décente dans la société à cette couche vulnérable. Situation qui ne cesse de créer un véritable imbroglio notamment lorsqu'il s'agit de faire prévoir les droits des handicapés à avoir accès à une vie normale. «Je trouve scandaleux qu'après moult combats, une loi difficilement décrochée n'en soit, 6 années durant, qu'un simple texte sans vie puisque jusqu'à l'heure aucun texte d'application n'est venu pour la rendre concrète sur le terrain», dira le président de l'association des non-voyants expliquant que la frange de cette catégorie de la société demeure outrageusement mise à l'écart et autrement dit des sous-citoyens. Pour sa part, la secrétaire générale de la ligue nationale des sourds-muets, Mlle Radjah Lynda, mettra l'accent sur le caractère flou de certains aspects de la loi en débat, notamment en ce qui concerne les droits de réduction et d'exonération de certaines obligations courantes au bénéficie des personnes physiquement inaptes. «Il est dit dans le texte que les handicapés bénéficient d'une réduction variant entre 50 et 100 % dans le transport routier public interne et n'implique pas l'opérateur privé» et d'ajouter qu'au niveau de toutes les administrations, les responsables se cachent le plus souvent derrière les instructions émanant de leurs tutelles respectives pour dénier les avantages accordés à la masse des handicapés. Selon le constat dressé par les différents représentants du mouvement associatif local, les handicapés demeurent au rang des laissés-pour-compte notamment en ce qui concerne la scolarité. «Je considère cela comme une injustice à l'encontre des sourds-muets qu'aucune loi au monde ne peut leur dénier ce caractère d'entité civile et citoyenne à part entière», dira Mlle Radjah L. Prenant parole, le procureur général de la cour de Sétif invitera les associations à jouer pleinement leur rôle en tant que force citoyenne et porte-parole de ces couches vulnérables. «Il ne m'appartient pas en ma qualité de procureur général d'élaborer ces textes d'application mais avec votre concours et vos doléances je peux transmettre vos préoccupations à qui de droit», dira-t-il à ce sujet et d'ajouter «cela ne nous empêche pas d'entreprendre des actions simples et efficaces pour alléger un tant soit peu le poids des difficultés auxquelles se heurtent les handicapés en quête d'un service au niveau des différentes structures, qu'elles soient administratives ou juridiques». Dans ce même ordre d'idée, M. R. Boumelta annoncera les nouvelles mesures organisationnelles entamées au niveau de toutes les instances judiciaires de la wilaya destinées à rendre les conditions d'accueil adéquates pour les personnes handicapées. «J'ai donné l'ordre pour que soient confectionnées des rampes au niveau de tous les tribunaux de sorte à faciliter l'accès aux handicapés. Par ailleurs nous sommes en train d'achever les dernières retouches pour la mise en service d'un guichet unique où est prévue une partie adaptée pour cette frange de citoyens», dira l'interlocuteur déclarant que désormais des décisions en braille seront livrées aux non-voyants parallèlement aux décisions ordinaires. «Nous sommes dotés d'un ensemble de chaises roulantes pour conforter la masse des justiciables parmi la catégorie des personnes en difficulté physique de sorte à renforcer l'unité des soins, c'est-à-dire des infirmeries qui sont en cours d'achèvement au niveau du tribunal et la cour. Parallèlement nous allons former une partie de notre personnel aux techniques du langage des signes». De son côté M. Kermane Messaoud, conseiller à la cour de Sétif, animera une conférence sur la loi 02/09 expliquant sa portée, ses aspects et ses principes fondamentaux. Pour ce conférencier, la législation est générale d'ordinaire et ne distingue pas telle frange d'une autre.
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