Sétif : À quoi sert une APW '

L'APW de Sétif est en chômage technique depuis plus de deux longues années. Hormis son numéro un bénéficiant de tous les privilèges d'un président sans APW, le reste des troupes se roule les pouces.Le blocage vient de «fêter» son deuxième anniversaire, au grand dam de la population de la deuxième wilaya du pays en nombre d'habitants. La situation n'offusque pas l'autorité. En premier, le ministère de l'Intérieur observant un silence radio. Située loin des yeux, les montagnes de dossiers de Sétif, se trouvant désormais à deux heures de route d'Alger, peuvent encore somnoler dans les tiroirs. L'égocentrisme des 55 élus (27 du FLN, 17 du RND et 9 de HMS) est la principale cause d'une mise en veilleuse qui n'en finit plus. Fort de 27 sièges, l'ex-parti unique, qui avait crié victoire avant l'heure, est décoiffé par «l'alliance» RND-HMS.
La perte de la présidence est décriée par les Flnistes, n'ayant pas accepté un tel fait. Criant au scandale, le FLN refuse de prendra part à la séance inaugurale qui devait déboucher sur l'adoption du règlement intérieur et la désignation des 6 vice-présidents (l'autre source du désaccord) et la composante des 9 commissions.
À cause de l'obstination et l'égoïsme des «élus», pour lesquels les affaires de 1,9 million de personnes ne pèsent pas lourd devant leurs intérêts personnels, l'inexistante commission de l'éducation, d'enseignement supérieur et de formation professionnelle de l'APW n'a pu se déplacer et enquêter à Bouandas, affligée par le décès tragique, le 6 octobre dernier, du collégien Abdelhak Boukarchi, suite à l'effondrement d'un mur des sanitaires du CEM Ali Zermani. Elle ne peut, en outre, faire un tour aux collèges Saadna Layachi (Sétif) et Abdellatif Amrane (El Eulma) et dans d'autres établissements où des centaines d'élèves poursuivent une scolarité dans des conditions désastreuses. Pour une histoire d'un procès verbal «trituré», le blocage prend le chemin de la justice où les antagonistes s'adonnent à un autre pugilat. Aux dernières nouvelles, le P/APW, qui avait bénéficié, en première instance, d'un non-lieu, va comparaître devant le tribunal correctionnel. D'après le verdict de la chambre d'accusation du 6 août 2019, le P/APW sera jugé, selon l'article 228 du code de procédure pénale.
Quel que soit le jugement de la justice, le seul perdant dans cette affligeante affaire est la population. À la question «A quoi sert une APW '» le verdict de la rue tombe tel un couperet. «Le lamentable spectacle de l'APW ne servant à rien est l'exemple type de la faillite de ce pseudo-personnel politique, qui vient faire des affaires, s'offrir un complément de salaire, obtenir des logements (LSP) pour ses enfants, régulariser des situations administratives pendantes depuis des années, gratter en guise de « services rendus», une assiette foncière dans l'une des nouvelles zones industrielles de la wilaya», diront à El Watan, de nombreux Sétifiens se méfiant des politicards de salon.