Sétif, 35 années de rébellion (1ère partie) tranches d'histoire

Pour la conquête du territoire de Sétif, placé par l'émir Abdelkader sous le commandement de Benadessalem El Mokrani, deux colonnes françaises, partant d'Alger et de Constantine, se mettent en marche dans les premiers jours de décembre 1838, pour se rencontrer du côté des portes de fer, les Bibans.
La colonne de Constantine, retenue à Mila pendant quatre jours par les pluies, arrive le 15 décembre à Sétif. La colonne d'Alger avait été arrêtée dans la Mitidja par une pluie continue, et s'était vue obligée de rentrer à Alger. Celle de Constantine, ne recevant pas de nouvelles, se replie. Un demi-bataillon reste à Djemila. Il se retranche dans les ruines romaines de la ville. Les Kabyles tentent dans la nuit du 15 au 16 décembre, une attaque fort vive. Ces mêmes assaillants attaquent vivement l'arrière-garde et la poursuivent jusqu'à Mila. De là, ils s'en retournent sur leurs pas pour aller attaquer de nouveau la garnison de Djemila. Pour ne pas paraître reculer devant les ennemis jusqu'à
son point de départ, le général Galbois, en regagnant Constantine, laisse à Djemila le 3ème bataillon d'Afrique avec deux obusiers de montagne, quelques tentes et quelques vivres, sous les ordres du commandant Chadeysson.
Epuisé par de rudes combats, le bataillon est miraculeusement sauvé par le colonel d'Arbouville, envoyé par le général Galbois, inquiet. Cette première expérience avait eu pour résultat de faire comprendre au gouvernement français la nécessité d'occuper la position de Sétif.
Au mois de mai 1839, une colonne dirigée par le général Galbois revient à Sétif où elle séjourne pendant six semaines. Elle laisse, en se retirant, cinq compagnies d'infanterie qui s'installent dans la citadelle. De 1839 à 1841, l'autorité de la colonne est battue en brèche par les rebelles d'El Mokrani. En 1842, le 61ème de ligne, qui avait passé deux hivers sous la tente termine la construction d'une première caserne.
Un tiers est affecté au service de l'hôpital et les deux autres livrés aux troupes. Au mois d'octobre de la même année le 19ème léger (régiment d'infanterie) prend la relève. Il aura pour mission la réalisation de deux autres casernes. (À suivre)