Algérie

Sétif : 25 ans d'attente et point de logement



Sans toit, Ahmed Mahboub, un Sétifien de 59 ans, ne peut fonder une famille et avoir des enfants. L'attente d'un hypothétique logement public perdure depuis maintenant 25 longues années.Faute d'un «coup de pouce», Ahmed, l'enfant de la capitale des Hauts-Plateaux, n'a pas encore bénéficié d'un appartement parmi des milliers de logements publics construits à Aïn Fouara. Sans un «appui», ce fils d'ancien moudjahid emprunte la voie normale, en vain. Ainsi, un premier dossier est déposé en juillet 1995. Portant le numéro 17 819, un deuxième (renouvellement des documents) est adressé le 12 janvier 1997 à la commission qui siégeait au niveau de la commune de Sétif.
Mais la précarité de ce sans domicile fixe ne dérange pas pour autant les différentes commissions d'enquête. Après avoir vu et revu le dossier et effectué six visites aux lieux où vit encore la vulnérable personne, la commission n'a pas jugé utile de «caser» Ahmed, et mettre fin à plus de 25 années de précarité.
Agent contractuel à la Direction de la jeunesse et des sports (DJS) de Sétif, Ahmed qui vivote avec un maigre salaire de 18 597,90 DA, s'explique mal la manière de faire des instances sollicitées. Celles-ci restent de marbre face aux doléances du vieux célibataire. Pour avoir gain de cause, lui qui a élu domicile dans une maison menaçant ruine revient à la charge.
Malheureusement, l'administration à Sétif n'a pas voulu répondre à ses recours déposés le 10 novembre 1988, le 3 avril 2006, le 20 août 2009, 9 juillet 2011, 11 juillet 2011 et le 6 août 2016. Squattant les vieilles bâtisses de Zkak Etamara et Zkak Bnim'cil, deux quartiers de la vielle ville, Ahmed, qui ne voit rien venir, interpelle le 13 janvier 2020, et en ultime recours, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune. «A mon âge (60 ans), je suis encore contraint au célibat faute d'un logement.
Ce qui m'empêche de me marier, d'avoir des enfants et une vie normale comme la majorité de mes concitoyens. Je ne veux pas construire un gourbi et utiliser ce procédé pour bénéficier d'un logement. Monsieur le Président, tous les mots de la terre ne peuvent vous décrire ma situation ni mon état psychique. Je m'en remets à vous dans l'espoir d'être rétabli dans mes droits», souligne Ahmed. Ce cri de détresse sera-t-il entendu '
Kamel Beniaiche


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