Le 8 mai 1945, deux faits mineurs survenus à Sétif et à Guelma déclenchent le plus grand massacre de l'histoire de la France contemporaine, en temps de paix : au moins 20 000 et probablement 30 000 Algériens sont tués par les Européens. Grâce au dépouillement des archives des ministères de l'Intérieur, de la Guerre et de Matignon, à de multiples entretiens avec des témoins, des acteurs et des journalistes, l'historien Jean-Louis Planche reconstitue le processus de cette " Grande Peur ", survenue dans le département d'Algérie le moins politisé.
Il montre, à l'origine, l'imbrication entre les conséquences immédiates de la guerre mondiale (notamment la présence américaine), les ravages du marché noir qui a déstructuré la société coloniale et une épuration politique manquée. Il explique comment on passe d'une psychose complotière à une peur de l'insurrection générale, puis à une répression aveugle. Il analyse le rôle des partis politiques prompts à instrumentaliser l'affaire, au moment où ils se déchirent pour le contrôle du pouvoir dans la France d'après guerre.
Résultat : deux mois tragiques pour le Constantinois et une chape de plomb qui, soixante ans après, continue de peser sur les relations franco-algériennes et de hanter la mémoire nationale. Ce livre lève enfin le voile.
Posté Le : 25/04/2006
Posté par : nassima-v
Source : www.dzlit.free.fr