Soltani dans une position inconfortable L’opposition au sein du MSP, incarnée par les députés qui veulent briguer un troisième mandat à l’assemblée, et ceux qui contestent la ligne du parti, affûte ses armes. La réunion ordinaire du Majliss Echourra du MSP, qui aura lieu en janvier prochain, ne sera pas de tout repos pour le leader du parti. Aboudjerra Soltani, attendu au tournant par certains cercles de son mouvement, qui lui ont fait à maintes fois le reproche de gérer avec une main de fer les affaires du MSP, aura certainement à croiser le fer avec la vieille garde qui n’attendait, en fait, que l’occasion d’un faux pas pour revenir à la charge. Si Soltani avait, autrefois, le vent en poupe, en se targuant d’avoir réussi à stopper l’émission «Star Académie», il se retrouve à l’approche de la tenue de la session du Majliss Echourra, un rendez-vous important pour le MSP en prévision des échéances électorales de 2007, dans une position si inconfortable qu’il serait difficile pour lui de s’en extirper. Ses dernières déclarations sur le dossier de la corruption et la légèreté de ses propos sur une question aussi sensible que ce phénomène qui range le pays l’ont mis sur la corde raide. Croyant si bien faire de lancer son parti dans une campagne électorale par un thème qui emballe tant les Algériens, Aboudjerra Soltani s’est suffisamment découvert et s’est rendu très vulnérable devant des adversaires qui n’attendaient que cette déconvenue. Après avoir tenté de rectifier le tir décoché lors de sa dernière conférence de presse lors de laquelle il a soutenu avoir en sa possession des dossiers de hauts cadres de l’Etat ayant trompé dans des affaires de corruptions, le président du MSP vient de recevoir le coup de grâce de la part du président de la République qui l’a sermonné, avant-hier, en martelant que celui qui a des dossiers se doit de les remettre à la justice. Mieux encore, le chef de l’Etat l’a sommé, indirectement, de choisir entre l’Alliance présidentielle et l’opposition. La tournure qu’ont prise les événements dessert au plus haut point le président du Mouvement de la société pour la paix. La vieille garde du parti qu’il voulait mettre au placard en lui ôtant le droit de se présenter pour un troisième mandat de députation et le groupe de contestataires de la ligne «participationiste» incarné par Abdarrezak Mokri, auront à faire à un président quasiment affaibli, surtout si la justice intentait contre lui une action pour rendre compte de ses dernières déclarations qu’il ne pourrait pas étayer par des preuves. La prochaine session du Majliss Echourra du MSP est ouverte sur toutes les hypothèses et Soltani pourrait y laisser des plumes. L’opposition a désormais des arguments en béton pour faire passer ses thèses et stopper net la volonté de Soltani de la noyer dans une prétendue politique de «rajeunissement» qui assoirait définitivement ses pouvoirs. Abdelkrim Daoud
Posté Le : 11/12/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com