Algérie

Session criminelle : Dix ans de prison pour l'accusée du meurtre d'un ingénieur



L'affaire liée à la mort d'un ingénieur des mines a été traitée à la clôture de la session criminelle. Les faits remontent au 24 avril 2006 quand, à quatre heures du matin, K.T., un jeune adolescent alerte la police du décès de M. Benaïssa, 53 ans. La nouvelle a vite fait de faire le tour de la ville. Le rapport d'autopsie pratiqué par le médecin légiste avait ouvert la piste d'un probable empoisonnement par la morphine que le laboratoire scientifique de la police d'Oran, au conditionnel, en arriva à corroborer, en dépit de l'insuffisance du sang prélevé du cadavre aux fins d'analyses. Dans le rapport d'expertise établi le 24/04/2006, il est fait état de « conséquence sur le rythme cardiaque et d'une alcoolémie de 1,74g/l ». Le fils de l'inculpée expliqua au juge, selon l'acte d'accusation lu à l'audience, en clôture de la 1ère session criminelle pour 2010, que « la victime, après une soirée arrosée est tombée dans l'escalier alors qu'elle s'apprêtait à sortir », probablement pour regagner son domicile et sa première épouse, comme à l'accoutumée. « Quelques minutes après l'avoir secouru avec l'aide de ma mère, il finira quand même par rendre l'âme en dépit des petits soins qui lui ont été prodigués », ajoute le témoin.La victime vit depuis 2001 en union par la « Fatiha » avec l'accusée B. K., 46 ans. Celle-ci fut soupçonnée d'avoir empoisonné son concubin en lui administrant de la morphine. Face au président qui a dirigé plusieurs affaires complexes au cours de cette session, trois avocats ont tenté d'apporter la contradiction aux rapports d'expertises et invoquèrent la non-culpabilité de leur cliente en s'appuyant sur des recherches effectuées sur la toile et sur les conséquences de la prise de morphine non sans faire état d'un probable « coma éthylique ». L'accusée, élégamment vêtue, dégageait, elle, de la sobriété et répondait aux questions tantôt avec un arabe littéral tantôt avec la langue de Molière avec perfection et pour cause, ce fut une universitaire convaincue de son innocence jusqu'à la lecture de la lourde sentence.Dix années de réclusion, alors que le représentant du ministère public avait requis 20 ans. Elle mit du temps pour réagir puis finira par crier de toutes ses forces pour appeler Dieu à son secours. « Oh gens je n'ai pas tué ! », suscitant tout de même une compassion relative de la salle et la consolation d'un de ses avocats. La plaidoirie ne changera pas la conviction du tribunal dont les membres unanimes répondirent oui à la question de savoir si au soir du 24 avril 2006, l'accusée, B.K. a-t-elle ou non assassiné en versant une substance mortelle ingurgitée par la victime. Avant de se retirer, le président du tribunal appela à la barre les parents de la victime qui n'auront pas le dédommagement demandé (200 milliards de centimes !) mais semblaient satisfaits de l'issue du procès, contrairement aux membres de la famille de l'accusée qui projettent de casser ce jugement.


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