Algérie

Ses organisateurs évoquent des menaces directes



Le rallye Lisbonne-Dakar annulé Le rallye Dakar-2008, qui devait partir aujourd?hui de Lisbonne, a été annulé pour des raisons de sécurité, a annoncé hier l?organisateur Amaury Sport Organisation (ASO). Ce dernier précise que cette décision a été prise après l?assassinat de quatre touristes français dans la région d?Aleg en Mauritanie par des islamistes présumés, le 24 décembre, et après « des menaces directes lancées contre la course par des mouvances terroristes ». C?est la première fois en trente ans d?existence que le rallye-raid Dakar est annulé. Créée en 1978, partie pour la première fois de Paris en 1979, la course comptait cette année 570 équipages motos, camions ou automobiles. Le rallye s?est internationalisé au fil des ans pour devenir un événement sportif aux enjeux économiques des plus importants. Selon des sources proches du dossier à Paris, citées le même jour par l?AFP, c?est un message d?Al Qaïda aux autorités mauritaniennes, menaçant de frapper des Français dans ce pays, qui a été à l?origine, en effet, de l?annulation de la trentième édition du rallye Lisbonne-Dakar qui devait courir six étapes en Mauritanie. Pour sa part, Etienne Lavigne, le directeur du Dakar, avait évoqué à Lisbonne, hier après-midi, la « raison d?Etat » qu?il « ne peut ni commenter ni expliquer » pour justifier l?annulation du Dakar-2008. « Le gouvernement français a invoqué la raison d?Etat pour nous recommander formellement de ne pas donner le départ du Dakar. J?ajoute que des communiqués d?Al Qaïda au Maghreb citaient le Dakar ; je ne connais pas la teneur de ces communiqués, mais le Quai d?Orsay les a en sa possession », a affirmé M. Lavigne. Les autorités françaises n?ont pas donné de détails sur le contenu exact du message d?Al Qaïda, sa date et le canal par lequel il a été porté à la connaissance des Mauritaniens. Elles ont souligné toutefois qu?il confirme la « volonté et de la capacité de certains groupes se réclamant d?Al Qaïda à frapper des Français en Mauritanie ». Ces menaces, précise-t-on, sont également à relier à l?assassinat, il y a une dizaine de jours dans ce pays, de quatre Français lors d?une attaque attribuée par les autorités mauritaniennes à des proches de la branche d?Al Qaïda au Maghreb islamique (ex-GSPC). Par ailleurs, l?on mentionne que, selon des sources proches des services secrets français, des interceptions d?écoutes de groupes de la mouvance d?Al Qaïda en zone sahelienne ont révélé ces dernières semaines des projets d?attaques contre des Français dans les secteurs que devait emprunter le Dakar-2008 en Mauritanie. D?après les services secrets français, l?ex-GSPC compterait 500 hommes armés, dont 400 en Algérie et une centaine qui se déplacerait dans la zone sahelienne entre la Mauritanie, le Mali et le Niger. A signaler que l?ASO a annoncé sa décision d?annuler le Dakar-2008 après 24 heures de réflexion et deux mises en garde successives du porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, et du ministre des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner. Dans un communiqué, publié sur son site internet, ASO « réaffirme que le choix de la sécurité n?est pas, n?a jamais été et ne sera jamais sujet à compromis au sein du rallye Dakar ». La société organisatrice ajoute qu?elle « condamne la menace terroriste qui anéantit une année de travail, d?engagement et de passion pour tous les participants et les différents acteurs du plus grand rallye-raid au monde ». Les observateurs de la scène sécuritaire au Maghreb, quant à eux, ne semblaient pas surpris hier par la décision d?annuler la course. Selon eux, celle-ci paraissait inéluctable dans la mesure où plus de 60% du parcours de l?édition 2008 de ce rallye-Darkar ont été programmés en Mauritanie. Dans un premier temps, les autorités mauritaniennes avaient assuré qu?elles mobiliseraient 4000 militaires, policiers et agents privés pour assurer la sécurité du rallye et ASO avait annoncé le maintien de l?épreuve. Le gouvernement français a ensuite fait pression pour obtenir que la société organisatrice revienne sur sa décision. Il est à rappeler que déjà en 2004 et 2006, des étapes en Mauritanie et au Mali avaient dû être modifiées en raison d?alertes lancées par les services de renseignement français.


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