Ses lettres de noblesse à la presse

La Journée nationale de la presse est un double symbole. Elle pointe l'appropriation de l'Algérie du concept démocratique de liberté d'expression et de son corollaire professionnel, la liberté de la presse.Cela d'une part. D'autre part, elle pointe une réalité historique indéniable, celle qui consiste à constater et à reconnaître le rôle important que la presse a joué, avant et à l'aube de l'indépendance, mais aussi durant les années de l'édification nationale et, plus récemment, durant les années de braise où une presse héroïque a soutenu, à son corps défendant et à bras-le-corps, l'édifice républicain.
Le Prix du Président de la République du Journaliste professionnel qui est une résultante de cette reconnaissance, ne se soustrait pas à l'importance de sa dimension symbolique ; il porte simultanément des messages politiques puissants tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il souligne la constance de la vision démocratique de l'Etat algérien, qui a toujours cherché à consacrer la liberté d'expression et des médias, ainsi que le pluralisme médiatique, concrétisant ainsi sa volonté.
De plus, il a toujours encouragé les journalistes à embrasser la pratique journalistique qui donne vie à ces intentions et à cette volonté.
La presse ne se contente pas d'être libre, elle a besoin de cette liberté pour nourrir son métier et lui donner sa raison d'être. Dans le contexte actuel de menaces variées pesant sur notre pays, il est impératif d'avoir une presse responsable capable d'assumer son rôle, tout aussi crucial que celui des forces de sécurité veillant sur l'intégrité de notre territoire et la sécurité des populations.
La presse, en tant que patriote, a payé un lourd tribut pour l'indépendance nationale et a consenti des sacrifices similaires dans la lutte contre l'obscurantisme. Le sens du patriotisme et du sacrifice des journalistes est une réalité historique incontestable, honorée à chaque édition de ce prix devenu une tradition.
Le respect de l'éthique et de la déontologie est une condition sine qua non de la pratique journalistique professionnelle. C'est ce respect qui distingue le mérite des uns et des autres, faisant de ce prix un repère consacrant la victoire du journalisme professionnel et éthique face à l'anarchie, au désordre médiatique et à la cacophonie des réseaux sociaux.
Ce prix vise également à encourager et promouvoir la production journalistique nationale sous toutes ses formes, récompensant les meilleurs travaux journalistiques, qu'ils soient individuels ou collectifs. Il crée une compétition saine qui pousse les journalistes à exceller en matière de créativité, ravivant des réflexes professionnels parfois émoussés par la routine quotidienne.
La presse écrite, les médias lourds et électroniques sont mis à l'épreuve dans cette compétition qui célèbre la pratique journalistique en Algérie. Les éditions précédentes, ainsi que celle de cette année, confirmeront que la presse est en parfaite adéquation avec les exigences éthiques et déontologiques du prix, tout en répondant aux normes de l'excellence et de la pertinence.
Le Prix du Président de la République du Journaliste professionnel rappelle la double difficulté inhérente au journalisme professionnel, qu'il souhaite voir honorée par tout journaliste méritant. Il espère que cette pratique exceptionnelle manifestée lors de la compétition devienne la condition première et permanente de la pratique journalistique en Algérie.
Enfin, force est de reconnaître que le défi, le grand défi de la presse aujourd'hui, est de puiser à cette reconnaissance la force de poursuivre sa contribution à la promotion et à la défense des constantes qui consacrent cette Algérie que l'on voudrait à la fois authentique et enracinée dans son héritage patrimonial et dans ses acquis et son capital révolutionnaires source de dignité et de fierté. Pour peu que sa condition sociale ne devienne pas un obstacle déterminant dans l'accomplissement de sa mission sacrée, le journaliste continuera toujours de servir son pays et de porter haut la voix de la vérité et de la justice.
Par Ahmed Rehani
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