Algérie

Ses dégâts sont incommensurables Bureaucratie : elle gangrène notre quotidien et empoisonne notre vie


Ses dégâts sont incommensurables Bureaucratie : elle gangrène notre quotidien et empoisonne notre vie
Désillusion - Il ne faut pas croire que le passage de notre pays d'un régime socialiste à un régime libéral allait mettre fin définitivement à cette bureaucratie rampante.
La bureaucratie est un mal endémique, tout le monde en parle et personne ne trouve de solution. Des journaux lui consacrent des pages entières et les pouvoirs publics comme l'université, des colloques et des conférences à n'en plus finir. Une précision cependant avant de commencer ce dossier : Ce fléau n'est pas spécifique à notre pays, il touche la planète entière.
Si le Petit Robert ou autres dictionnaires sont capables de la concentrer par une définition très lapidaire, la bureaucratie dépasse en fait tous les concepts, déborde sur la vie active et transcende tous les clivages. Elle n'est ni de droite ni de gauche ; Il n'y a pas de bureaucratie conservatoire ou bureaucratie progressiste, elle prend toutes les formes, adopte toutes les couleurs et distille le même poison. Et ce poison peut se révéler fatale à l'économie. Le meilleur exemple nous vient de l'ex-URSS. Nous savons tous que l'industrie des soviets au temps des goulags et des kolkhozes, au temps du communisme et de la glaciation politique du pays était dirigée, planifiée et concentrée entre les seules mains du parti.
Des combinats entiers qui faisaient travailler parfois jusqu'à 20 000 ouvriers pouvaient être bloqués, ralentis ou parfois partiellement à l'arrêt à cause d'un bon de commande de pièces vitales mal libellé, mal cacheté ou incorrectement formulé.
Certaines républiques satellites de Moscou comme par exemple Varsovie en Pologne ou Prague en Tchécoslovaquie poussaient le bouchon jusqu'à faire signer à minuit à un client d'hôtel qui avait réclamé une aspirine, un bon de livraison dûment contre-signé par l'administration.
Chez nous, nous ne faisons pas mieux non plus parce que notre bureaucratie a créé, inventé et enfanté une nouvelle politique économique, celle des quotas qui n'est que l'appendice d'une administration tatillonne et incapable de bon sens.
Cette anecdote vous convaincra plus que n'importe quel commentaire. Il y a quelques années quand les souks el-fellah se substituaient aux réseaux de distribution, le service des quotas de l'entreprise a envoyé, sans même réfléchir une seconde, aux Galeries d'Adrar...leur part de moteur Baudoin pour barques de pêcheurs... Mais il ne faut pas croire que le passage de notre pays d'un régime socialiste à un régime libéral allait mettre fin définitivement à cette bureaucratie rampante.
Des investisseurs étrangers ont dû jeter l'éponge face aux multiples tracasseries d'une administration compliquée qui ne fait rien pour faciliter les choses. Et il y a pire dans le registre : quelques-unes parmi ces entreprises étrangères ont choisi tout simplement d'opérer chez nos voisins, le Maroc et la Tunisie où, selon toute vraisemblance, ont eu droit au tapis rouge. Et si un jour on devait quantifier toutes les pertes causées par cette bureaucratie on serait surpris par l'ampleur des dégâts collatéraux qu'elle a fait subir à notre pays. Contrairement à une idée préétablie qui est devenue même un cliché, la bureaucratie prend sa source certes dans l'administration mais, par ricochet, finit par gangrener tous les secteurs d'activité y compris et peut-être surtout les services.
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