Algérie

Servir et développer la civilisation islamique 



Servir et développer la civilisation islamique  La civilisation islamique ne se résout pas à un patrimoine pétrifié et figé; elle n’est pas non plus confinée dans un passé qui ne serait relié au présent par aucun lien. Au contraire, elle est l’émanation de la culture et du génie créateur de la Oumma islamique qui a tant donné à l’humanité par le passé, et qui restera éternellement forte de ses potentialités inépuisables.«La civilisation consiste à agir en permanence pour changer le monde. C’est aussi un art, un perfectionnement et une maîtrise des choses. Contrairement à la culture vue comme une force endogène que l’on acquiert  par le biais de l’éducation, la civilisation, elle, se présente comme une force agissant sur la nature grâce à la science. Elle se manifeste dans la langue, la pensée et l’écriture. Enfin, si la culture est véhiculée par l’individu, la civilisation, à l’inverse, se transmet par le biais de la collectivité».   Les propos qu’on vient de citer émanent du Président de la Bosnie-Herzégovine, Alija Izetbegovic, penseur musulman qui a su allier la science à la lutte pour la libération de sa patrie et de son peuple et la préservation de son identité nationale et sa culture propre. Ce penseur européen musulman, en mettant en relief «le rôle catalyseur de la civilisation»Â  rejoint Ibn Khaldoun qui, déjà, au 8e siècle de l’hégire, relève la même vocation pratique dans la Muqaddimat en associant la civilisation à la science et aux arts de confectionnement (sanâii), que l’on nomme aujourd’hui «technologie». Cet historien déclare, en effet, que la civilisation est «cette aptitude merveilleuse à l’acquisition des sciences et des arts». Par ailleurs, Ibn Khaldoun explique l’essor civilisationnel qu’ont connu certaines provinces islamiques au 8e siècle de l’hégire par «la place prépondérante qu’occupent les sciences et les arts». Il en était ainsi, par exemple, de l’Égypte d’alors que notre historien qualifiait de «métropole du monde, citadelle de l’Islam et  source des sciences et des arts». Il convient ici de remarquer que cet auteur, réputé d’ailleurs pour sa sagacité et son esprit pénétrant, utilise des termes on ne peut plus précis. L’expression «source des sciences et des arts» est à la fois concise et pertinente. La civilisation n’est-elle pas en effet comparable à une source bouillonnante d’où jaillissent les sciences et les arts? Voilà pourquoi la civilisation islamique, animée d’un élan éternellement dynamique, portera toujours plus haut son flambeau. La civilisation est la poursuite sans relâche du progrès. Elle  est le fruit de l’inventivité de l’homme et de ses oeuvres créatrices. Rappelons à ce égard les prodigieuses réalisations de nos ancêtres qui ont conquis le monde, rendu la vie à la terre, libéré l’homme de l’asservissement et de l’oppression, délivré l’esprit humain de ses superstitions et des ses préjugées fantaisistes, et répandu la science pour assouvir le désir ardent de l’homme de s’instruire. Et c’est ainsi que s’est élaborée cette civilisation somptueuse dite aujourd’hui «islamique», héritage commun de tous les peuples, de toutes les confessions et doctrines qui ont vécu ensemble dans la convivialité, l’affection mutuelle, et la tolérance à l’ombre de l’Etat islamique. Cette civilisation se distinguera par le fait qu’elle puise sa substance dans le dogme islamique de «l’unicité de Dieu». Elle prend racine dans le cadre du Message islamique universel qui la marque de son sceau, et lui insuffle de son esprit tolérant. C’est donc, comme l’affirme Mohamed Amara, le «souffle prophétique» qui a tracé la voie à notre civilisation, et lui a conféré par là même son identité propre qui la distingue de toutes les autres civilisations. C’est, également, grâce à cet élan prophétique qui l’anime que notre civilisation garde toujours sa capacité de se régénérer et de se relever de ses revers pour reprendre sa marche glorieuse. Un autre penseur musulman suisse, Roger de Pasquier, écrit à ce sujet: «La civilisation de l’Islam a le pouvoir de changer le milieu où elle se déploie et prospère. Elle y crée des conditions de vie que convoiteraient beaucoup de nos contemporains, y compris dans les pays les plus avancés. Mieux encore, son caractère spirituel donne lieu à une atmosphère de sainteté qui confère à la vie de la société un sens profond». Et ce penseur d’ajouter : « Dans la civilisation islamique, les sciences occupent une place beaucoup plus importante que celle dévolue aux arts. Ardents amateurs de la science, les Musulmans puisent à des sources très variées. Toutefois, ces différentes sources de savoir, loin de s’exclure mutuellement, procèdent au contraire d’un même ensemble cohérent et homogène. D’où la possibilité pour une même personne d’exceller dans plusieurs disciplines à la fois». Par ailleurs, dans son ouvrage, traduit en anglais par l’université de Cambridge, et qui a paru également dans une version arabe intitulée»Idhar al-Islam» (Montrer l’Islam), Roger de Pasquier s’interroge : «Que reste-t-il encore de cette civilisation équilibrée, pure et harmonieuse qui, non seulement a révélé à l’homme la beauté du monde, mais aussi lui donne les moyens de satisfaire son aspiration profonde à la perfection et aux valeurs sublimes? «. Pour répondre à cette question profonde et cruciale, nous rappelons ce que nous avons déjà dit, à savoir que la civilisation islamique n’est pas uniquement un patrimoine parmi d’autres, ni un simple maillon dans la chaîne de l’histoire. Nous la percevons plutôt comme un «passé» qui vit encore en nous, un «présent» avec lequel nous sommes dans un rapport constant d’interaction mutuelle et, enfin, un «avenir» à construire à partir de nos propres ressources. Cette civilisation est porteuse d’une sagesse qui l’a toujours prémunie contre toute forme d’excès. En témoigne son attitude vis-à-vis de la nature qu’elle respecte et avec laquelle elle vit en harmonie mais sans jamais aller jusqu’à la diviniser. Il en est tout autrement de la civilisation matérialiste actuelle qui exalte le monde «créé» mais se montre incapable d’y déceler les signes de l’omnipotence divine; ce faisant, elle le désacralise et finit par en rompre l’équilibre.   Par Dr. Abdulaziz Othman Altwaijri


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