Alors que la campagne électorale en vue des municipales du 29 novembre bat son plein, certains analystes évoquent le scénario devenu récurrent de l?abstentionnisme. Est-ce pour autant vrai ? Aucune élection ne ressemble à une autre et les communales ont ceci de singulier de relever de la proximité. En élisant des conseils communaux, les citoyens partent du sentiment qu?ils choisissent les interlocuteurs privilégiés de leur quotidien. Mais cette disposition d?esprit n?est pas suffisante, car une fois aux affaires, ces conseils communaux ? et à leur tête les maires ? se trouvent ligotés par l?incapacité de prendre des initiatives, d?agir en temps réel. Faute de moyens, de ressources collectées, la plupart des mairies se restreignent à constituer des guichets d?état-civil. Les budgets des collectivités locales, à de rarissimes exceptions, ne permettent pas d?inscrire des programmes ambitieux durant le mandat des conseils élus. Les besoins des populations sont par contre énormes en demande d?infrastructures, d?équipements sociaux, de création d?emplois nouveaux qu?il faut pouvoir financer. C?est au niveau des communes, et proportionnellement à leur taille, qu?essaiment les petites et moyennes entreprises ou industries, les aires de spectacles et d?activités sportives qui fixeraient les populations dans leur terroir tout en procurant aux communes les revenus déductibles de l?investissement et du travail. Face à des demandes colossales, les maires en Algérie devraient être des managers au sens dynamique du terme et non pas de simples exécutants qui s?échignent à joindre les deux bouts et ne montrent à leurs administrés ? et électeurs ? que la force des obstacles auxquels ils se heurtent. Dans la lettre et l?esprit de leur mandat, ces maires n?ont de compte à rendre qu?aux citoyens qui leur ont fait confiance pour prendre les décisions qui s?imposent dans leurs communes où il y a toujours tant et plus à faire. Mais il y a toujours une distance entre les promesses de campagne et la réalité d?un terrain qui se dérobe aux projets grandioses comme aux plus modestes. Dans les programmes d?électrification, de construction ou de rénovation, il manque aux programmes un centime pour faire un dinar et nombre de chantiers se trouvent alors différés ou purement et simplement à l?abandon. Est-ce, dans tous les cas de figure, la responsabilité des maires ou des conseils communaux élus ? La question se pose d?autant plus lorsque il y a une tentation du vote-sanction devant les résultats des équipes élues qui peuvent faire valoir qu?elles ne disposaient pas de tous les arguments pour réussir et du plus important d?entre eux, celui d?avoir un pouvoir de décision qui ne soit pas bridé par une autorité bureaucratique ou des textes réglementaires contraignants. Ce sont les citoyens qui en font les frais, car ils ne peuvent pas être privés d?une institution de service public aussi vitale que la commune. A plus forte raison si celle-ci est, par étymologie et par philosophie, au service de la communauté des citoyens.
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Posté Le : 11/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine Lotfi
Source : www.elwatan.com