Le médecin-chef du service de Médecine légale, du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nédir Mohamed de Tizi Ouzou, le Pr Brahim Boulassel tire la sonnette d'alarme. Les conditions de travail ne sont pas réunies pour l'accomplissement, écrit-il dans une correspondance, la énième, transmise au Directeur général du CHU Nédir-Mohamed, de notre noble profession. «L'unité de thanatologie est dans un état de délabrement très avancé. Elle ne répond à aucune norme de santé et d'hygiène», note-t-il.L'équipe médicale de mon service, rappelle le médecin-chef du service de Médecine légale du CHU de Tizi Ouzou, a, à maintes reprises, invité, vainement, le premier responsable de cet établissement hospitalier à constater de lui-même avec ses services techniques concernés, l'état du service mortuaire, unité de thanatologie. «Ces conditions imposées par l'administration du CHU Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou sont en contradiction et en violation de l'instruction de février 2016 relative à l'application des directives nationales concernant l'hygiène de l'environnement dans les établissements de santé, publics et privés», observe le Pr Boulassel. Dans sa longue missive intitulée «état des lieux du service de Médecine légale du CHU de Tizi Ouzou, le Pr Boulassel met en avant l'urgence, dit-il, de revoir et d'étudier, rapidement, ce problème et de bien vouloir reconsidérer l'activité médico-judiciaire de ce service public qui a une importance considérable autant que les autres services du CHU.
Nous ne pouvons, prévient le médecin-chef du service de Médecine légale, du CHU Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou, plus continuer à exercer notre noble profession dans ces conditions. «L'équipe du service de Médecine légale et les préposés à la morgue, exposés aux risques majeurs de contamination ne peuvent plus travailler dans ces conditions», dit-il. Suite à une réunion tenue, rappelle cet expert près la Cour de justice et les tribunaux, à la demande du personnel médical du service, j'ai le regret de vous exprimer notre mécontentement s'agissant des conditions de travail dans lesquelles nous exerçons. «Nous travaillons sur une table d'ablution, vétuste qu'on utilise comme table d'autopsie médico-légale», rappelle le médecin-chef du service de Médecine légale du CHU qui fait cas d'absence de matériel d'autopsie. La direction du CHU, indique pour sa part, le premier responsable de cet établissement hospitalier, convient, dès sa prise de fonction, que l'unité de thanatologie nécessite une remise à niveau.
D'autant que, observe Yazid Mouzaoui dans une correspondance transmise au médecin-chef du service de Médecine légale, cette unité n'a pas bénéficié de travaux de réhabilitation depuis 2010. La direction du CHU fait cas d'un canevas de travaux de réhabilitation et de mise en conformité de ladite unité de thanatologie, dûment portés, d'ailleurs, sur le cahier des charges 2019 du CHU, depuis mars dernier. «Le document en question (cahier des charges, ndlr) n'a été, malheureusement, examiné que sept mois plus tard, soit au mois d'octobre dernier et, en plus, sanctionné par un avis défavorable», reconnaît M.?Mouzaoui, assurant que ce canevas de travaux de réhabilitation et de mise en conformité sera relancé dans le cadre d'un programme d'action élaboré à la faveur de nouvelles données dernièrement enregistrées. A la non-conformité aux règles d'hygiène hospitalière du système d'évacuation des eaux de cette table, s'ajoute, relève le Pr Boulassel, des fuites permanentes. «Les frigos mortuaires de conservation de cadavres sont dans un état vétuste. Quelques casiers ne se ferment pas, dégageant des odeurs nauséabondes», déplore ce spécialiste.
S'agissant de l'unité de consultation médico-légale, ajoute le médecin-chef de service de Médecine légale du CHU Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou, l'exiguïté des lieux rend notre tâche quotidienne très ardente avec un seul bureau de consultation. Pis encore, le hall d'entrée de l'unité de consultation a été transformé en salle d'attente, alors que, relève encore Pr Boulassel, beaucoup d'espace au niveau du l'unité de thanatologie a été affecté pour le stockage du matériel hospitalier réformé. Les médecins résidents et les assistants, poursuit encore ce spécialiste, ne disposent pas de suffisamment de locaux servant de bureaux, pour la prise en charge des patients de Tizi Ouzou mais aussi des wilayas limitrophes (consultation et/ou autopsie).
Le service, observe-t-il encore, et dépourvu de matériel et d'installation informatique, une exigence, rappelle-t-il encore, de notre spécialité pour informatiser les documents médico-légaux. Signalant, au passage, l'urgence d'entamer les travaux de réfection de l'unité de thanatologie et équipement en matériel adéquat et en ressources humaines dont le besoin, rappelle encore Pr Boulassel, se fait sentir. A même d'avoir une structure digne d'un service mortuaire avec son humanisation (salle de toilette, salle de prière, un présentoir) et, partant, développer le programme de prélèvement d'organes sur des personnes en état de mort encéphalique. Sans oublier, poursuit-il encore, de nous affecter la nouvelle structure promise dans plusieurs réunions de travail.
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Posté Le : 07/11/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rabah Mokhtari
Source : www.lnr-dz.com