Algérie

SERVICE DE L'HYDRAULIQUE À BORDJ-BOU-ARRERIDJ 17 ans de gabegie et de négligence grave



Qui se souvient des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale des Bibans les 22 et 24 septembre 1994 entre 17h et 3h, et qui se sont soldées par un tragique bilan de plusieurs morts et blessés graves, un millier de sinistrés et plusieurs centaines de familles et de commerçants ruinés.
17 ans après cette catastrophe, les services de l'hydraulique n'ont réalisé que de timides ouvrages pour protéger la population de la crue. Mais le spectre des inondations demeure toujours présent ! Et pour cause : des promoteurs continuent à ce jour de construire sur les lits des oueds ou à proximité au vu et au su des autorités locales et surtout de la subdivision de l'hydraulique qui, semble-t-il, a donné son accord. Tout récemment, des permis de construire ont été accordés entre 2009/2011, alors que la loi est claire en ce sens : toute construction doit être au moins distante de 11 mètres du lit de l'oued ; l'opinion publique est horrifiée de constater cette négligence flagrante et coupable de la part de la subdivision de l'hydraulique qui a incidemment laissé faire. Le chargé du suivi, le subdivisionnaire, est toujours en poste. Il va sans dire que cette attitude irresponsable met en péril la vie des citoyens sans compter les milliards de centimes d'incidence financière en cas de crue. L'opinion publique pense que cette négligence grave cache des dessous occultes. L'Office national d'assainissement fait le même constat. En effet, l'ONA a confié à un bureau d'études français (Sanier- Associés) une mission aux fins d'établir un diagnostic et réhabiliter le réseau d'assainissement. Cette étude (concernant Sétif et Bordj-Bou-Arréridj) a coûté au Trésor public 17 milliards il y a de cela 4 ans, elle fait ressortir une défectuosité du réseau de plus de 45% en 2008 et de plus de 75% en 2011. Il y a lieu de signaler que l'ONA gère 1 272 km de canalisations pour 25 communes dont 290 km au chef-lieu de wilaya. Le coût d'entretien de chaque conduite par mètre linéaire est de 2 600 DA. Le coût d'entretien des regards d'eaux usées est de 1 800 DA le mètre linéaire, et ce, lorsque les réseaux ne sont pas obstrués. Dans un souci de clarté et de transparence, l'ONA a affirmé que sur les 290 km de réseau d'assainissement, au moins 200 km sont complètements obstrués, résultat de la négligence de l'administration, de l'incivisme des citoyens et des promoteurs du bâtiment qui jettent les gravats, les pneus, les carcasses d'animaux, sans parler de rejets sous forme de rebuts non dégradables et des émanations de mauvaises odeurs. Le coût des interventions (réseaux obstrués) est à multiplier par 12 par mètre linéaire qui est estimé à 50 000 DA vu la mobilisation d'une équipe de 6 personnes, une cureuse à 3 000 DA l'heure et un engin à 3 500 DA/h. On peut évaluer sans souci ces coûts faramineux et avancer que pour dégager 200 km obstrués, il faut en moyenne compter 125 milliards de centimes. Bien que la direction de l'hydraulique ait reçu un subvention de 42 milliards de centimes pour l'aménagement des oueds, cela reste insuffisant tant que les personnels techniques sont incompétents. Ces maux qui rongent la ville de Bordj-Bou-Arréridj ont pour nom incompétence, laisser-aller, négligence coupable de la part de la subdivision de l'hydraulique, des promoteurs du bâtiment et de certains des citoyens. Pour l'instant, le seul tour de passe-passe que l'hydraulique a trouvé pour les nouveaux promoteurs de lotissements est de faire des réserves pour construire à 90 m ou à 123 m du lit de l'oued complètement asséché, cela vent dire en clair que d'ici la prochaine crue, le département de l'hydraulique va rester les bras croisés alors que les problèmes des inondations se posent en aval et non en amont. C'est la solution de facilité. Que l'argent public ne soit pas toujours bien utilisé, chacun en est convaincu. A cause de la multiplication des «affaires», beaucoup situent le principal problème dans les détournements frauduleux des deniers publics. Cependant, il faut rendre des comptes.


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