Algérie

Serment pour l'éternitéCommentaire



Serment pour l'éternitéCommentaire
Tout Algérien ne peut s'empêcher d'avoir un sentiment particulier en cette date du 1er Novembre. La date appartient à tout le monde, semblable à ce joyau de famille dont personne n'en veut et surtout ne peut s'en délester. Dans les moments de doute, chacun revient à ce serment qui n'a pas pris une ride. Elle n'est pas une date anodine, une case à cocher dans le calendrier des jours. Elle a toujours une grande valeur, car avec le retentissement des premiers coups de feu dans les gorges encaissées des Aurès, c'est la renaissance d'une patrie asservie que les maîtres du moment crurent éternellement soumise qui venait de débuter. Le glas de la France coloniale, de ses immenses intérêts, de ses serviteurs, venait de sonner. L'Algérie entama une longue marche parsemée d'épreuves et de drames qui aboutirent à sa libération. Celle-ci est la fille de Novembre, des hommes qui jurèrent de bouter dehors le colon qui s'accapara des meilleures terres, qui, contre toute logique, voulait faire de l'Algérien un descendant de Gaulois dans le mépris de ses langues, de ses coutumes et de sa religion. Durant un peu plus d'un siècle de domination et d'exploitation coloniale, les Algériens se sont soulevés à plusieurs reprises. Ils furent souvent vaincus mais ne furent jamais brisés, pour reprendre le mot du célèbre poète Si Muhend dont la famille fut décimée par les vainqueurs. Elle a connu la déportation qui fut le sort de milliers de familles dont certaines furent bannies dans la lointaine Nouvelle-Calédonie. Le 1er Novembre devait mener à son terme ces rêves inaboutis, honorer la mémoire de l'émir Abdelkader, de Fadhma N'soumeur, de Cheikh Amoud et de tous ceux qui moururent dans les geôles coloniales, emportés à la fleur de l'âge. Il a entrouvert la porte pour que la lumière fasse reculer les ténèbres de la longue nuit coloniale, pour reprendre la juste expression de Ferhat Abbas. Le 1er Novembre ne fut pas un hasard. C'est l'aboutissement d'une longue série de luttes, de revendications jamais satisfaites. La France, si fière d'arborer les principes de sa révolution, n'a jamais honoré ceux-ci dans ses colonies. Elle a, par contre, humilié, avili et exploité en piétinant sans retenue la liberté, l'égalité et la fraternité. Avec Novembre, l'Algérien a cessé d'être un objet, soumis aux injonctions, sans nulle influence sur son destin. Il devient un acteur, traçant les contours d'une patrie où le colon n'allait plus faire régner sa loi et exploiter les richesses de son sous-sol. L'Algérie est devenue indépendante. Libre et souveraine, elle a connu des déboires, a trébuché. Son bilan, comme ceux de tous les pays, a un actif et un passif. Mais les Algériens sont entre eux. Nul ne peut faire désormais réduire ses enfants à la condition d'infrahumain, les priver de l'instruction et des soins élémentaires. On oublie souvent cette cruelle réalité d'un colonialisme qui croit les mémoires assoupies pour imposer le révisionnisme aux autres. Le serment de Novembre demeure éternel et chaque génération peut s'y abreuver comme d'une fontaine de jouvence.


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