Le réseau de transport par tramway a été fortement perturbé hier à Alger. Et pour cause, les usagers ne veulent plus se conformer au port du masque conformément aux instructions de la Setram. La mesure barrière la plus élémentaire contre la propagation de la Covid-19 est bafouée depuis quelque temps, reconnaissent les agents qui se retrouvent confrontés à un bras de fer imposé par les plus récalcitrants, ceux pour qui la pandémie est déjà oubliée.Abdelhalim Benyelles - Alger (Le Soir) - Le bras de fer est monté d'un cran, hier, sur la ligne Ruisseau-Dergana et les tramways se retrouvent immobilisés, perturbant ainsi le programme des navettes. Les contrôleurs et les agents de sécurité témoignent qu'ils trouvent toutes les peines du monde à faire respecter l'ordre édicté par le protocole sanitaire à l'intérieur des rames de tramway. Ces derniers temps, ceux-ci se limitent au contrôle du respect du port de masque puisque les usagers font fi de la distanciation physique. « Au départ, la présence policière avait grandement contribué à l'application des strictes mesures barrières », commente un chef de la sécurité de la Setram rencontré sur les quais de la station principale de Ruisseau. Mais la situation a vite changé, se lamente-t-il. Le même témoin explique que les policiers veillent au respect de la norme de remplissage des rames de tramway. Le tramway accueille en temps normal 160 passagers, ce qui équivaut à sa capacité réelle, mais actuellement les rames « débordent » notamment aux heures de pointe pour accueillir jusqu'à 400 personnes, recueille-t-on auprès des agents de la société qui gère le moyen populaire de transport public. Avec la reprise du service du tramway qui a coïncidé avec l'allègement des mesures de confinement en août dernier, un protocole sanitaire a été mis en place mais au fil du temps, un abandon quasi-total des mesures barrières est observé, laissant place à une anarchie puisque les usagers investissent en groupe les rames, rapporte-t-on.
Les contrôles se limitent au respect du port du masque. « Depuis hier, en application des dernières instructions de la direction sur le port du masque obligatoire, nous nous sommes confrontés à une forte résistance des usagers », commente un agent.
Et de ce fait, l'immobilisation des rames s'imposait conformément aux directives. Hier, les contrôleurs et agents ont subi les pires avanies. Des dépassements qui émanaient tant des récalcitrants que de la part des usagers irrités par les retards ont été remarqués. « Nous avons été victimes d'agressions verbales », témoigne un préposé au guichet à Bordj-el-Kiffan.
Agacés par les retards exagérés en début de matinée en raison de l'immobilisation subite des trams, les plus pressés ont eu recours aux solutions de rechange, à l'instar des taxis, bus ou taxis clandestins. Mais ce qui est observé aussi, c'est que depuis ces derniers mois, les bus sont à leur tour bondés de voyageurs.
Là, aucune règle de distanciation n'est prise au sérieux. Questionné sur la situation, un chauffeur de bus de la ligne Tafoura-Aïn Taya s'attaque vertement aux passagers pour les accuser d'abandon quasi-total des mesures barrières puisqu'il considère que la grande majorité juge inutile le port du masque, dit-il fermement.
Le virus est encore là, mais les habitudes ont vite changé, poursuit le receveur de bus qui se dit incapable d'instaurer une discipline sanitaire à l'intérieur du véhicule.
A. B.
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Posté Le : 10/03/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelhalim Benyellès
Source : www.lesoirdalgerie.com