La chute spectaculaire et, pour le moins dégradante, de l'ex-leader de la Djamahiriya libyenne, Moummar El-Kadhafi, n'a pas fini de mettre en avant ses répercussions géopolitiques, militaires et sécuritaires. Sur ce plan, les «victorieuses» forces de l'OTAN ont déploré la disparition d'un arsenal estimé à 10 000 missiles sol-air fournis par le premier pourvoyeur du pays, la Russie. Une sérieuse source de préoccupation internationale quant à la sécurité de ce pays qui vient de s'affranchir de la démesure et de la mégalomanie de l'ex-dirigeant, mais pas seulement. La mise en circulation, sans vraisemblablement aucun contrôle, du dispositif armé dont disposait El-Kedhafi représente une menace effective pour toute la région du Maghreb et du Sahel, véritable poudrière terroriste et terreau de l'activisme islamiste. Selon les informations recueillies par les envoyés spéciaux internationaux dépêchés en Libye, les armes en question qui constituaient la fierté de l'ex-artisan de «la Révolution verte» comptaient des modèles répondant à la technologie de pointe. Récemment, le magazine Der Spiegel rapportait en citant le président du Comité militaire, lequel regroupe les chefs d'état-major des pays de l'Otan, l'amiral Giampaolo Di Paola, «les inquiétudes» de l'Alliance atlantique au sujet de cette dangereuse disparition. «Plus de 10 000 missiles sol-air» qui représentent «une sérieuse menace pour l'aviation civile» pourraient sortir de Libye et se retrouver dans de mauvaises mains «du Kenya à Kunduz» (Afghanistan), avait déclaré l'amiral. Mais cette question inquiète également Moscou au plus haut point pour en avoir été précisément le fournisseur du temps de la «grandeur» du président sommairement exécuté. Avant la révolution libyenne, l'industrie de l'armement russe avait déjà fait les frais de l'embargo américain qui avait pour objectif de sanctionner le régime de Mouammar El-Kadhafi, a coûté aux fournisseurs russes en armement pas moins de 4 milliards de dollars. Mais les Russes se veulent rassurants : selon l'agence russe d'exportations d'armes, Rosoboronexport, ce pays, l'un des premiers exportateurs d'armes au monde, a réussi à compenser ses pertes des suites des conflits induits par les révolutions du «printemps arabe». Mieux, le P-DG de l'agence, Anatoli Issaïkine, a estimé récemment que les bouleversements induits par le printemps arabe auront, au contraire, pour effet de booster le carnet des commandes. Les ventes de moyens de défense aérienne devraient atteindre 18 % de l'ensemble des exportations de l'armée russe pour toute l'année 2011. «La Russie prône une approche sereine lorsqu'il s'agit de livraison d'armes dans des pays où la situation est instable», selon les propres affirmations d'Issiakine. Mais au-delà de ces considérations, pour le moins d'ordre commercial, ce sont les notions de stabilité et de sécurité de toute la région du Sahel qui sont mises en péril et interpellent la communauté internationale sur l'urgence d'assainir la question en suspens du désarmement.
M. C.
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Posté Le : 29/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mekioussa Chekir
Source : www.latribune-online.com