Algérie

«Serial killer» politique (III)



«Serial killer» politique (III)
«Les radicaux agissent essentiellement à Kiev et dans l'ouest. A l'est et au sud, ils sont soit absents, soit ils occupent des bâtiments administratifs sans que cela gêne la vie des populations. Les lois ségrégationnistes qui ont été prises sous la contrainte par la Rada (interdiction de la langue russe) ne peuvent de toute façon pas être appliquées pour l'instant...»Après l'acte ukranien, le rideau se lève sur la Crimée. Le 27 février, la situation est confuse. Après plusieurs heures de manifestations antagonistes de partisans et d'adversaires du putsch, un groupe «inconnu» envahit le Parlement régional de Simféropol. Le président de cette assemblée, qui avait prétendu une semaine plus tôt que la Crimée réclamerait l'indépendance en cas de coup d'Etat, déclare à présent que la question ne se pose pas. (De toute manière l'indépendance ne se réclame pas : elle se prend, elle se proclame.) Le lendemain, il semblerait que la population, majoritairement russe, commence à bouger. Les deux aéroports (Simféropol et Sébastopol) seraient contrôlés par des groupes qui veulent empêcher la venue des commandos armés de la racaille de Kiev. L'accès routier est également surveillé, ce qui est d'autant plus facile qu'il n'y a que deux points de passage depuis l'Ukraine. Officiellement, ni le gouvernement ni l'armée russes ne sont actifs , même si la propagande occidentale accuse déjà Moscou d'envahir la Crimée. A Rostov-sur-le-Don, en Russie, près de la frontière ukrainienne, première apparition publique de Ianoukovitch lors d'une conférence de presse. Le président renversé a mis une semaine pour sortir de son coma, il aurait mieux fait d'y rester. Sa prestation faiblarde n'est pas de nature à encourager ses partisans - au cas où il en aurait encore, ce qui est douteux. Comme s'il s'agissait d'une simple crise ministérielle, Ianoukovitch demande le respect de «l'accord» conclu avec l'opposition le 21 février sur «médiation» de l'UE ; il n'a toujours pas compris qu'il s'agissait d'un piège et que «l'arrangement» en question était destiné à endormir sa méfiance. Au lieu d'appeler à la résistance, il appelle au dialogue et à l'unité des Ukrainiens - surtout pas de sécession (ni en Crimée ni ailleurs). Détail presque humoristique : Ianoukovitch se dit «étonné du silence de Poutine» qui n'a pas encore daigné le recevoir... le 1er mars, le Premier ministre de la République autonome de Crimée, Sergueï Aksenov, prend le commandement temporaire de toutes les unités militaires et forces de sécurité locales et appelle la Russie à aider la Crimée à assurer la paix. (On sait que l'armée «nationale» ukrainienne est «neutre», c'est-à-dire soit pro-putsch soit «en vacances».) A Moscou, Poutine semble enfin abandonner sa politique de non-intervention et demande au Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe) d'autoriser l'envoi de troupes en Ukraine pour y protéger les citoyens russes; le Conseil de la Fédération donne son accord, de même d'ailleurs que le président légitime ukrainien, Victor Ianoukovitch. (A suivre)




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