Ancien directeur de la communication et
des relations extérieures chez BP Algérie, Serge Dubois revient en Algérie pour
créer sa propre entreprise. «Aptitude», créée en 2009, est spécialisée dans
l'accompagnement et le développement des compétences managériales et de
leadership. Un besoin qu'il dit avoir identifié lorsqu'il était déjà chez BP,
et qu'il assure
avec une équipe d'experts à 100%
algérienne.
«Aptitude» est-elle de droit algérien ?
Oui, Aptitude est une entreprise 100% de droit algérien établie
depuis 2009 à Alger. Notre métier est d'accompagner le développement des
compétences managériales avec une expérience exceptionnelle.
Votre expérience avec BP Algérie vous
a-t-elle encouragé à lancer cette entreprise ?
Je travaille en Algérie depuis 2005. Il
est certain que mon passage chez BP, considérée comme l'une des meilleures
compagnies de la planète en matière de management, a contribué à mon
développement professionnel. J'ai aussi pu identifier le besoin très important
en matière d'accompagnement à apporter aux managers algériens en matière de
développement des compétences managériales et de leadership pour les hisser à
leurs meilleurs niveaux. J'ai été amené à diriger des équipes algériennes, j'ai
pu constater, in situ, que mes équipiers se comportaient comme n'importe quel
employé de BP en Europe ou aux Etats-Unis ce qui signifie qu'une forte culture
d'entreprise prévaut souvent sur la culture locale.
Vos services s'adressent-ils à des
grandes entreprises, des PME installées ou des sociétés qui démarrent ?
A toutes les entreprises qui veulent
miser sur leurs managers, qui souhaitent acquérir durablement des outils et les
bons réflexes managériaux pour servir efficacement leur agenda de croissance.
L'énergie, l'innée, l'envie, l'enthousiasme ne manquent pas en Algérie ceci
permet d'avoir des managers motivés. La déficience est du côté de la méthode,
l'acquisition des bonnes postures managériales par rapport aux situations
réelles et vécues dans l'entreprise.
Mis à part Sonatrach, vous travaillez
avec d'autres entreprises algériennes ?
Oui bien sur de nombreuses entreprises
nous font confiance par exemple dans le domaine des banques, laboratoires
pharmaceutiques, assurances, transports, et l'énergie.
Les entreprises privées généralement
familiales s'adaptent-elles à ces techniques ?
Oui, et peut-être que le besoin est
encore plus fort, car au sein des sociétés familiales où les enjeux en termes
de durabilité et de gouvernance sont au cÅ“ur de leurs challenges. Pour
beaucoup, pas la majorité, la prise de conscience est là. Sera-t-elle suivie
d'actions concrètes ? Il faut leur poser la question. Mais je reste confiant
sur la clairvoyance de leurs dirigeants.
Faites-vous appel à des experts étrangers
pour vos formations ? Existe-t-il des compétences algériennes ?
100% de nos consultants sont algériens
après avoir été formés par notre partenaire AltediaDynargie, groupe Lee Hecht
Harrison, leader mondial dans l'accompagnement du changement managérial. Ils ont
quasi tous une forte expérience de managers complétée par un cycle de formation
en interne très intensif et du coaching continu. Ils font un travail
exceptionnel, ce sont nos clients qu'ils nous le disent… et il est vrai que je
suis très fier de mon équipe.
Quels sont les besoins exprimés par les
entreprises qui vous font appel ?
Leurs besoins rejoignent notre
savoir-faire : faire évoluer les comportements pour plus d'accomplissement
individuel et plus de performance collective. Les objectifs poursuivis sont
essentiellement : s'assurer que tout employé atteigne son plein potentiel,
générer des talents pour l'entreprise ; développer et maintenir les bonnes
pratiques et compétences chez les bonnes personnes au bon moment ; améliorer la
performance du business en développant le capital humain par un apprentissage
continu ; corriger les écarts techniques et comportementaux et contribuer à la
progression de carrière.
Adaptez-vous la formation au contexte
algérien ?
Oui sur la forme, non sur le fond. Les attentes
en termes de délivrance en Algérie sont les mêmes que dans les autres pays. Nos
formations/actions sont très courtes, deux jours maximum, pour ne pas dégarnir
les équipes de managers au sein de l'entreprise.
Quels sont les problèmes que vous rencontrez
en tant qu'entreprise évoluant en Algérie ?
Aucun pour l'instant à part des
tracasseries administratives.
Qu'est-ce qui prédomine dans le
dysfonctionnement d'une entreprise algérienne, les problèmes de management ou
un environnement d'affaires non incitatif ?
Sans aucun doute les carences en termes
de management, de leadership et donc de gouvernance. Le principal challenge de
l'entreprise algérienne est d'accompagner ses cadres managers pour qu'ils
fassent tout naturellement leur job, sans quoi toutes les visions d'entreprise,
les stratégies, les objectifs resteront des déclarations d'intention et lettre
morte.
En tant qu'entrepreneur, comment
décririez-vous le climat d'affaires en Algérie ?
Très sincèrement je le trouve bon. Quand
on voit la morosité de l'activité économique en Europe on ne peut que se
réjouir des opportunités d'affaires en Algérie. Le principal challenge que je
vois pour l'entreprise algérienne est celui du changement dans le management
des Hommes. Les dirigeants doivent prendre conscience que leur réussite et
celle de leur entreprise passent par la réussite de leurs collaborateurs et de
leurs équipes. Transformer les mentalités constitue le plus grand défi de ceux
qui conduisent des changements. Modifier les structures, l'organisation, les
fonctions, les processus, ou les locaux est facile. C'est comme remplacer le
«Hardware» d'un système informatique. En revanche, changer le «Software»
demande plus d'effort et de ténacité. Les mentalités collectives représentent
ce logiciel à transformer. Si elles n'évoluent pas, l'entreprise piétine ou
disparaît.
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Posté Le : 05/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkader Zahar
Source : www.lequotidien-oran.com