Algérie

Serait-ce la fin du cauchemar '



Serait-ce la fin du cauchemar pour les porteurs de projets à Bouira ' C'est le souhait de tous ces investisseurs qui se sont déplacés samedi à la maison de la culture Ali-Zamoum, à l'occasion d'une rencontre. Une première que le wali qualifie d'«un nouveau départ sur un bon pied».Ils étaient plus de 120 investisseurs venus de plusieurs wilayas du pays et ayant déjà eu l'agrément pour le lancement de leurs projets au niveau de l'une des deux zones industrielles de Bouira, celle de Sidi Khaled I et II, sise à Oued-el-Berdi et celle de Dirah, ou encore au niveau des 16 zones d'activités réparties à travers les communes de la wilaya. Sur place, le chef de l'exécutif les a exhortés à tout déballer pour que les problèmes rencontrés jusque-là ainsi que les pratiques malsaines qui ont jusque-là prévalu - le wali parlait d'une certaine mafia qui avait régné entre 2000 et 2019 - soient bannis. Il a tenu à rassurer les présents que les pratiques du passé seront oubliées à jamais, du moins tant qu'il est à la tête de l'exécutif, en leur expliquant sa nouvelle méthode de travail.
Des assurances ont été certes données, mais en attendant de voir sur le terrain, le bannissement de ces pratiques, des investisseurs qui avaient été attirés par la position stratégique de la wilaya de Bouira, carrefour entre le Centre et l'Est ainsi que le Nord et le Sud, avec une autoroute Est-Ouest qui passe à 3 kilomètres de la zone industrielle de Sidi-Khaled ; certains ont tenu à nous raconter leur calvaire.
Ainsi en est-il de cet investisseur de Béjaïa, leader dans le domaine de la menuiserie métallique et profilé, qui voulait investir à Bouira pour l'implantation d'une usine d'extrusion de profilés, mais qui se retrouve balloté depuis plus de 3 ans, de bureau en bureau, alors que son projet implanté au niveau de la zone industrielle de Sidi Khaled II à Oued-el-Berdi, et pour lequel il a déjà investi des milliards de centimes, traîne toujours. Plus explicite, il nous dira : «Il est inconcevable de voir les responsables chargés de la viabilisation changer du jour au lendemain, la hauteur de la principale route qui relie la zone à la route nationale, alors que toutes les études faites par son bureau d'études ont été réalisées sur la base d'une hauteur initialement arrêtée.»
Autre problème qui nous a été rapporté sur place, celui du fameux projet de la clinique Slimana. Le Dr Slimana, médecin gynécologue, ayant une clinique pluridisciplinaire à Tizi-Ouzou, a prévu à Bouira, la réalisation d'un hôpital de 150 lits sur un terrain de 11 500 m2. Ce projet a rencontré dès le départ, soit en 2005-2006, des blocages pour la régularisation de l'assiette de terrain. Il a fallu 7 ans pour la débloquer à cause des écueils liés à des personnes face auxquelles même les walis qui étaient en place à l'époque n'avaient rien pu faire. Outre ce blocage, un voisin qui a érigé un centre commercial à la place d'un acquaparc a piétiné sur le terrain du Dr Slimana sans que personne parmi les responsables ne bouge le petit doigt. Pire, selon le Dr Slimana, même après avoir constaté une infraction qui consistait en le déversement des débris et du remblai sur son terrain, et avec un P-V d'un huissier de justice, le dépôt de plainte n'a pas été retenu, et le dossier a été classé. «Ce voisin qui a construit sur un terrain ovoïde, et qui a changé de plan d'aménagement d'une manière illégale, n'a jamais été inquiété. L'investissement en Algérie est pollué par la corruption.» C'est peu dire...
En tout cas, le wali qui semble informé de toutes ces pratiques malsaines et qui affirme avoir récupéré plus de 70 hectares, longtemps squattés par de faux investisseurs, promet un changement réel.
Ce qui est sûr, c'est que pendant cette rencontre, il a promis de répondre dans l'après-midi à toutes les questions des investisseurs en essayant de leur faciliter la tâche dans l'avancement de leurs projets.
Il est vrai que le défi de l'Algérie aujourd'hui, avec la chute du pétrole et la hausse du taux de chômage, réside dans la relance des investissements sérieux et fiables, afin de gagner sur les deux fronts, celui de la relance économique hors hydrocarbures, mais surtout la création d'emplois.
Pour rappel, la wilaya de Bouira dispose de deux zones industrielles, Sidi-Khaled I et II avec une superficie de 410 hectares, qui accueille 87 projets d'investissements dont 39 en activité, et 44 en cours de lancement, et 29 à lancer ; 16 zones d'activités avec un total de 304 projets en activité.
Actuellement, au niveau de la Direction de l'industrie et des mines, plus de 370 projets d'investissement sont à l'étude, alors que 767 ont été déjà traités, certains investisseurs ont obtenu leur agrément, et ont même lancé leurs projets, d'autres ont vu leurs projets rejetés.
Y. Y.


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