Algérie

Sept peines confirmées, une alourdie L'affaire de la cocaïne rejugée en appel à Oran



Le procès en appel de l'affaire des 140 grammes de cocaïne saisis à Oran, en septembre dernier, s'est ouvert, hier, sur un véritable coup de théâtre. Le principal accusé a jeté un pavé dans la mare en faisant, d'entrée de jeu, un revirement à 180 degrés par rapport à ses aveux lors du premier procès et toutes les phases d'enquête antérieures. «Les personnes qui comparaissent à côté de moi, en ce moment, n'ont rien à voir dans cette affaire. Elles sont innocentes. Je les ai enfoncées, sous la pression. Aujourd'hui, je suis venu laver ma conscience», a déclaré, dès l'entame du procès, G.M., 34 ans, alias «El-Maztoul» (le drogué). Mais le juge et le représentant du ministère public ont senti dans cette volte-face spectaculaire l'odeur d'une connivence préparée en prison. En revanche, pour les avocats de la défense, les «confessions» de G.M ont constitué le point d'encrage de leurs plaidoiries. Le huitième accusé, une personne répondant aux initiales A. M, condamné par défaut à 12 ans de prison, n'était pas présent, hier, à la barre des accusés, en dépit des rumeurs persistantes sur l'arrestation, il y a quelques semaines, de cet individu portant l'étrange pseudonyme de Mohamed El-Baz et dont «le profil» brossé par les enquêteurs n'en est pas moins étrange. Accusées de «détention et commercialisation de drogue, complicité et port d'arme prohibée», sept personnes comparaissaient, hier, devant la cour d'appel d'Oran, près de deux mois après leur condamnation par le tribunal correctionnel de première instance d'Aïn El-Turck à des peines allant de 5 à 12 ans de prison. Les faits de l'affaire remontent au 12 septembre 2007, lorsque la brigade anti-stupéfiants de la Sûreté de wilaya d'Oran a reçu des informations selon lesquelles un présumé dealer, en l'occurrence G.M., revendait la cocaïne. Pris en filature pendant une semaine, ce dernier tombera dans le filet de la police dans la nuit du 19 septembre 2007, au niveau de la corniche oranaise, où il venait d'emménager en provenance du quartier Saint Pierre (Oran-ville), selon l'accusation. Il a été intercepté en compagnie de B.M.E., 32 ans, gérant d'un café, à bord d'une Renault Mégane. Après une minutieuse fouille du véhicule au commissariat central d'Oran, la police a trouvé, sous le siège côté chauffeur, un sachet de couleur bleue contenant 20,4 grammes de cocaïne. G.M. avait aussi 9 millions de centimes dans ses poches. Il s'en est suivi, le lendemain, la perquisition au domicile de ce dernier, situé à la plage Les Coralès (commune de Bousfer), où les enquêteurs ont découvert une quantité plus importante de la même espèce de drogue dure, à savoir 117 grammes, mis dans des sachets en plastique et mélangés avec du riz, en guise de «maquillage». Une balance électronique et un arsenal d'armes blanches ont été également saisies dans le même domicile, selon le dossier d'accusation. Les enquêteurs ont aussi trouvé dans le domicile de G.M. trois bouts de papiers qui leur serviront de fil d'Ariane. En effet, ces feuilles contenaient, selon la justice et les aveux mêmes de G.M., les noms et les «soldes» de ses clients. Lors de sa deuxième déposition devant la police judiciaire, G.M. a déclaré qu'il avait deux catégories de clients: les consommateurs du coin qui s'approvisionnaient en petites quantités ne dépassant pas un gramme et les gros clients parmi les propriétaires des boites de nuit, qui revendaient la marchandise à leurs fidèles clients. Ce qui explique, d'ailleurs, la présence, au box des accusés, de trois propriétaires de bars situés à Oran. Par ailleurs, deux voitures, de marques Renault Mégane et BMW, appartenant à deux des huit accusés, ont été saisies par le parquet au motif que ces biens mal acquis étaient utilisés dans le colportage de la drogue. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a qualifié les nouvelles déclarations du principal accusé de vaine tentative de brouiller les faits, qui sont, a-t-il ajouté, établis soulignant que le tribunal (d'appel) qui est habitué à ce genre de scénarios, conçus en prison, «ne va pas mordre à l'hameçon». Le procureur de la République a requis, dans l'ensemble, une plus lourde sentence que celle prononcée le 8 janvier par le tribunal de premier degré. A l'issue des délibérations, le tribunal a maintenu les peines de tous les accusés, à savoir 10 et 12 ans de prison, sauf pour B.M.E, dont il a alourdi la peine, la faisant passer de 5 à 10 ans de prison ferme.


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