À un peu plus d'un mois de la rentrée sociale qui s'annonce houleuse, le chef de l'Etat n'a toujours pas procédé à l'installation d'un nouveau gouvernement qui devait être mis en place au sortir des législatives du 10 mai remportées par le Front de libération nationale (FLN). Conséquence : depuis trois mois, pas moins de sept ministères (l'Enseignement supérieur, l'Environnement, les Transports, Travaux publics, Travail et Emploi, Poste et technologies de l'information et la Justice) sont toujours sans titulaires. Aussi, des secteurs à problème, comme l'enseignement supérieur, risquent de connaître de sérieuses perturbations. Dans un entretien accordé le 27 juillet à El Watan, le coordinateur national du Cnes, Abdelmalek Rahmani, a tiré la sonnette d'alarme sur les conséquences de la vacance du poste de ministre de tutelle sur la gestion du secteur.
'Vous devez savoir que cette vacance, qui dure depuis déjà plus de quatre mois, a paralysé l'ensemble de la dynamique de partenariat durement établi avec l'ancienne équipe, ce qui a provoqué de nombreux débrayages dans plusieurs universités durant les mois de juin et juillet, et qui risque de compromettre la rentrée dans plusieurs établissements. Ce dysfonctionnement a été contre-productif pour notre secteur (...)", a-t-il, en effet, constaté.
Il est vrai que fin mai dernier, le président Bouteflika a désigné des ministres de l'actuel gouvernement pour assurer l'intérim des ministères vacants jusqu'à nouvel ordre. Le recours de Bouteflika à ce pis-aller pour parer au plus pressé peut se justifier pendant une courte période. Le hic est que ce provisoire a duré plus de trois mois, ce qui ne manquera pas de déteindre sur le bon fonctionnement des secteurs concernés.
Certes, la Constitution ne fait aucune obligation au président de la République de nommer un nouveau gouvernement au sortir de chaque élection législative. Mais la logique et le bon sens auraient voulu que le président procède à la mise en place, comme cela se fait sous d'autres cieux, d'une nouvelle équipe gouvernementale qui réponde au mieux à la nouvelle donne politique née des législatives du 10 mai.
D'aucuns mettront cet attentisme sur le compte d'un trait de la personnalité de Bouteflika qui aime tant faire durer le suspense et se faire désirer. Au lendemain de la présidentielle de 1999 qui l'ont porté à la tête de l'Etat, Bouteflika a mis six mois pour former son gouvernement.
D'autres encore avancent les crises au sein du Mouvement pour la société de la paix (MSP) et du Front des forces socialistes (FFS) pour justifier le statu quo. Voulant les intégrer dans le prochain gouvernement, Bouteflika attendrait donc que des décantations se fassent au sein de ces partis pour nommer un nouveau gouvernement représentatif des trois courants ('nationaliste", 'islamiste" et 'démocrate").
En outre, des désaccords au sommet sur la composante du prochain gouvernement seraient à prendre en considération. Surtout que la prochaine équipe gouvernementale est appelée à gérer des rendez-vous politiques importants : les élections locales, la nouvelle constitution et surtout la préparation de la présidentielle de 2014.
A. C.
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Posté Le : 30/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Arab Chih
Source : www.liberte-algerie.com