Algérie

Sept familles habitent la fourrière canine depuis huit ans: Vivre avec les chiens



Le sort des sept familles habitant, depuis huit ans, dans les hangars de la fourrière canine municipale, sise à El-Hamri, reste inconnu. En quête d'un toit pouvant les abriter, les chefs de familles, tous employés à la commune d'Oran, ont squatté des dépôts de la fourrière en attendant de bénéficier un jour de logements sociaux.      Ce provisoire a duré des années pour les occupants des lieux et jusqu'à présent aucune mesure n'a été prise par les autorités locales pour les prendre en charge. Selon des «habitants» de la fourrière, les conditions de vie sont devenues insupportables avec le manque d'hygiène et le risque de maladies qui guettent quotidiennement les enfants. «Nos enfants vivent avec des bêtes errantes qui sont déposées dans la fourrière pour être abattues. Nous vivons près des chiens. Nous sentons les odeurs terribles des bêtes. Nous dormons avec les aboiements. Nos enfants sont souvent contaminés par les puces, ces petits insectes nuisibles que nous trouvons même dans nos assiettes». C'est ainsi que cet employé de la commune, père de trois enfants, nous a raconté leur vécu amer dans cet établissement conçu pour abriter les bêtes à titre provisoire.

 Plus choquant encore, notre interlocuteur nous parle de son fils de quatre ans qui n'arrivait pas à dormir la nuit à cause de maux d'oreille. Le petit garçon, souligne son père, souffrait de douleurs dues à une puce qui s'est introduite dans l'oreille de l'enfant et s'y est collée comme une ventouse. Le cas de la fille de son voisin est aussi effrayant. La gamine a subi, il y a quelques mois, une opération chirurgicale au niveau des intestins, nous dira le voisin, car des poils de chiens se sont accumulés au niveau de cet organe de l'appareil digestif et a provoqué un malaise à cet enfant. Les conditions de vie deviennent encore plus difficiles, explique ce chef de famille, «le jour de l'abattage des chiens où nous assistons à des moments horribles et des scènes terrifiantes pour nos enfants».

 Ne pouvant plus continuer à vivre dans ce calvaire et dans ces hangars qu'elles ont squattés, les sept familles lancent un appel de détresse aux autorités locales pour les transférer de ces locaux qui sont devenus sources de toutes les maladies. «Nous sommes des employés de la commune et nous voulons avoir droit à un logement décent tout comme les autres travailleurs. Nous avons constaté que tout le monde a pu bénéficier de logement, excepté notre cas qui a été négligé», conclut amèrement cet employé de la commune.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)