Algérie

Sept artistes, sept univers à explorer au Bastion 23



Sept artistes, sept univers à explorer au Bastion 23
Réunissant des installations et créations de sept artistes issus de différentes générations, l'exposition baptisée «Setta, Ouahed, Seb3a (6, 1, 7)» est présentée au Palais du Raïs, Bastion 23, jusqu'au 1er février. Inaugurée le 16 janvier dernier, cette exposition est une véritable ode à la créativité et la poésie qui reflètent le vécu et les inspirations des sept artistes, très différents les uns des autres.Au premier niveau du Bastion 23, ce sont trois installations qui accueillent les visiteurs, il s'agit de celle de Meryam Aït El Hara intitulée «Une bouteille à la mer». Comme son nom l'indique, cette ?uvre regroupe un ensemble de bouteilles en verre et chacune d'entre-elles contient une lettre.Du sable et des galets sont éparpillés sur le sol, invitant ainsi les pensées des gens à prendre le large. Quant à la seconde installation, elle a pour particularité d'égayer le regard et de chatouiller les narines.Intitulée «Laaqaqer» (épices), cette création du céramiste Belaïd Mohamed regroupe de larges pots en plâtres qui renferment des épices et des saveurs connus de la Méditerranée. Mélange des odeurs et des couleurs, cetteinstallation est un véritable régal. Quant à la troisième, il s'agit de l'?uvre d'Ahlem kourdoughli intitulée «La 5e corde». Faite en hommage à l'artiste Ziryab, cette installation met en scène des vinyles disposés à même le sol au pied d'un large panneau sur lequel l'artiste a inscrit le nom de Ziryab à côté de clefs de sol. A l'étage du Bastion 23, le visiteur est guidé par des bouts de papiers découpés en formes de traces de pas. En suivant l'itinéraire tracé, on se retrouve d'abord face à l'installation «Poupées de chiffons, fild'attache» de l'artiste Soaud Douibi. Regroupant un grand nombre de poupées en chiffons, l'artiste a aussi joué sur la lumière insufflant ainsi un peu de vie dans ses créations. Cette ?uvre est accompagnée d'un sublime texte : «Nous sommes tous des sortes de poupées sur terre. Nous nous reproduisons à une vitesse effrayante. Nous occupons ce monde avec l'ambition de préserver nos traces pour les générations à venir. Souvent nous voudrions êtres l'exemple, mais il y à beaucoup d'entre-nous qui n'y parviennent pas, ou trèsdifficilement. Je suis donc une poupée, je suis anonyme», écrit l'artiste. Les petits pas nous emmènent par la suite face à l'installation de l'artisteHab le Hibou intitulée «Nourriture sacrée». Là, l'artiste fait jouer de nombreux éléments de la culture soufie mêlés aux traditions algériennes. Il présente une terrine de couscous au pied d'un plateau orné d'un grand ?il.A côté est délicatement déposé un foulard, celui que portent les femmes amazighes. Plus loin, c'est l'?uvre de Fatma Chafaa qui retient l'attention avec les grands rideaux verts ornés de mains de Fatma sur lesquels sont inscrits les noms de femmes assassinées par les terroristes dans la Mitidja de 1994 à 2003. L'exposition prend fin lorsque les petites traces de pas s'arrêtent devantl'installation de Nourredine Hammouche intitulée «Win rana rayhine '» (Où allons-nous '). Ayant transformé la salle en un mausolée, l'artiste a frappé fort en faisant de la tombe la pièce maîtresse de son installation. Cette ?uvre à la fois audacieuse et profondément touchante pousse le visiteur à la réflexion et cela en le faisant marcher sur ses propres pas qui le mènent directement à la tombe, émotion garantie.W. S. M.




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