Senteurs de muscats

Par les grandes chaleurs qui sévissent, il y a ceux qui barbotent en mer et d’autres qui font le ménage. Pour peu qu’on fasse attention, les vacances regorgent de loisirs estivaux allant de la détente jusqu’au labeur des champs. A l’approche des grandes vendanges, nous voilà plantés dans un décor où il fait bon de prêter sa gourde pour un bon jus de raisin. Tous les coteaux d’Algérie s’apprêtent à accueillir des saisonniers pour grappiller dans le bon vignoble aux senteurs de muscat. Cette année, la récolte s’annonce prometteuse, la sulfateuse a fait son effet sur les risques du mildiou. Les ceps dressés attendent le dernier coup de soleil pour faire dorer la pulpe jaunâtre de la belle Sabelle, ou encore la discrète chair du cardinal. Chapeaux de paille comme au bon vieux temps, la hotte et le sécateur en bandoulière, à travers d’interminables pieds de vigne, la vie des champs se transforme en une vaste aire de loisir. Sur la plaine de Dellys surplombant superbement la mer, le chant de cigale est déjà au zénith pour faire mûrir les figues. On prépare déjà l’automne pour goûter à cette opulence fruitière. Il n’y a pas que des vacances à égrener. Dans l’arrière pays il n’y a que des champs pour s’inviter à des récréations laborieuses. Tôt le matin, c’est la cueillette des figues de barbarie tant prisées chez nous. Elles arrivent à point. De longues chaînes de cactus fruitiers attendent preneurs. Dans toute cette farandole mi-figue mi-raisin, il y a quand même un temps de répit pour réfléchir sur sa bonne santé. Les vacances d’été c’est quand-même le repos du guerrier après une année de galère.