Va-t-on vers le rétablissement de l'exécution de la peine de mort en Algérie ' Suspendue depuis 1993 sous la pression des Organisations non gouvernementales (ONG) activant dans le domaine des droits de l'homme, juste après l'exécution de la peine capitale contre l'un des auteurs de l'attentat terroriste qui a ciblé l'aéroport d'Alger, dans une période, donc, sanglante de l'histoire de l'Algérie, la revendication de l'application de la peine de mort n'a jamais connu de répit depuis. Et la multiplication des actes violents et monstrueux, notamment les enlèvements et les assassinats d'enfants, ont donné une autre dimension plus forte que jamais à cette revendication. A tel degré que, désormais, l'application de l'exécution de la peine de mort, qui s'appuyait sur l'argument religieux, est devenue une revendication prise à bras-le-corps par la société dans toutes ses composantes, excepté un camp relativement réduit au silence mais qui continue encore à militer pour l'abolition de la peine de mort, et non seulement sa suspension, au nom de l'universalisme et de l'humanisme. En tout cas, se basant sur l'indignation populaire qui suit, ces dernières années, les tristes évènements d'enlèvements et d'assassinats d'enfants, si on proposait cette question en référendum, êtes-vous pour ou contre la peine de mort, nul doute que le oui l'emporterait largement.Est-ce cette réalité qui rapproche la décision politique du rétablissement de l'application de la peine de mort, principalement, dans les cas d'enlèvements et d'assassinats d'enfants' Rien ne l'affirme d'une manière absolue, mais on serait tenté de le croire à la suite de l'intervention du président de la République, qui a ordonné lors de la réunion du dernier Conseil des ministres «l'application de peines maximales», sans possible allègement ou grâce, contre les auteurs de crimes d'enlèvement de personnes, et ce «quels que soient les tenants et aboutissants de l'acte d'enlèvement». L'application de la peine maximale dans les cas d'enlèvement de personnes n'est autre que l'application de la peine capitale, prononcée par les décisions de justice dans des affaires du genre mais dont l'exécution restait suspendue jusque-là. La problématique ne se situe, donc, pas au niveau de la justice mais bien à un niveau politique. Car, la justice continue à prononcer la sentence capitale dans des affaires passibles de cette peine même après la suspension de l'application de la peine de mort, reste aux autorités politiques de se désengager de la ratification du moratoire sur la suspension de l'exécution de la condamnation à mort si elles ont vraiment l'intention de passer à l'application de la peine de mort dans les affaires liées aux enlèvements et assassinats d'enfants.
Dans le couloir de la mort, de nombreux condamnés attendent depuis des années l'exécution de la sentence de mort. Ils la revendiquent même, selon certains avocats, puisqu'il est intenable moralement de loger durant de longues années dans le couloir de la mort. Il faudrait qu'on abolisse radicalement la peine de mort, qui ne sera plus prononcée par aucun verdict de justice, ou appliquer la sentence une fois prononcée. C'est un avis qui nous a été confié par l'un des défenseurs des droits de l'homme, défenseur farouche, pourtant, de l'abolition de la peine de mort.
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Posté Le : 06/10/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com