Les journées d’étude et de sensibilisation sur la quantification du sable en transit éolien et sur la lutte contre l’ensablement qui se sont déroulées les 21 et 22 janvier courant à Ouargla ont abouti à la constitution de trois réseaux de chercheurs dans les trois thématiques de la rencontre, à savoir l’impact du sable et de l’ensablement sur les infrastructures routières et ferroviaires, sur l’environnement, les installations industrielles ainsi que les aménagements urbains, hydriques et agricoles.
Organisées par le Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA), sis à Biskra, et l’université Kasdi Merbah de Ouargla, ces journées ont enregistré la participation d’une centaine de chercheurs, gestionnaires d’infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires, exploitants des installations sensibles et industrielles telles que Sonatrach et Sonelgaz, ingénieurs d’aménagement rural et urbain et des associations s’intéressant à l’environnement. Le choix de la thématique de la quantification du sable en transit éolien est venu suite à l’intérêt suscité par l’exposition du Qumsat, quantificateur algérien des vents de sable conçu par une équipe de chercheurs algériens travaillant sur un projet de recherche sur l’érosion éolienne dans les Hauts-Plateaux et financé par le Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA) qui ont apporté la preuve de l’existence d’une importante érosion des terres et d’une désertification rampante qui constitue une menace sur la vie dans les zones arides et semi-arides formant plus des ¾ de la superficie globale du pays. L’importance de ces journées est d’avoir pu dresser un état des lieux et cerner les principaux problèmes qui entravent une intervention efficace dans le domaine de la lutte contre l’ensablement, à commencer par l’existence de plusieurs institutions qui se chevauchent. Parmi plusieurs recommandations, la plus importante a trait à l’institutionnalisation d’un réseau national de recherche et d’intervention dans le domaine de la lutte contre la désertification, surtout après l’adoption du schéma national d’aménagement du territoire. Nous retiendrons donc la capitalisation des compétences scientifiques et du savoir-faire local, l’inclusion dans les cahiers des charges des projets à venir ainsi que dans les permis de construire la donne géographique et l’impact du sable ainsi que l’orientation des ouvrages par rapport au vent, la réhabilitation des oasis et ksour, le lancement d’une cartographie satellitaire du territoire, en plus de la mise en place d’une approche participative de la population. En définitive, l’objectif est de définir une stratégie préventive et puisqu’il ne s’agit pas de domestiquer le sable, il faut l’observer et agir non pas dans les zones de dépôt comme d’accoutumée, mais dans les aires sources de transit et de dépôt du sable, en tant que facteur déterminant de la lutte anti-éolienne. La disparition de certaines espèces végétales vitales a appauvri la biodiversité et aggravé l’ensablement et la désertification, précise un chercheur pour qui « en définitive, le Sahara n’est pas aussi désertique qu’on le prétend, car il comporte les éléments qui lui sont propres dont une végétation adaptée qui est le patrimoine génétique national à préserver ».
Posté Le : 24/01/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : Houria Alioua
Source : www.elwatan.com