Sensibilisation, prévention et traitement judiciaire Enlèvements d'enfants

L 'affaire des enlèvements d 'enfants est une préoccupation majeure, prioritaire et constante de l 'Etat. Le gouvernement de Abdelmalek Sellal s 'est engagé, dimanche dernier, en conseil interministériel, à ne ménager aucun effort pour éradiquer ce phénomène nouveau qui a endeuillé bien des familles et semé l 'angoisse au sein de la population. La consommation de psychotropes, le comportement pédophile et le rançonnement sont les causes directes de ce fléau qui n 'est pas propre à l 'Algérie. Ses causes sont donc parfaitement identifiées. C 'est d 'ailleurs un comportement de marginaux, auxquels les services de sécurité livrent une bataille sans relâche. Pour en venir à bout, le gouvernement n 'entend pas lui réserver le seul traitement policier, mais ces trois remèdes de fond : la sensibilisation, la prévention soutenue et le traitement judiciaire. La sensibilisation est le premier remède. Le travail est orienté en direction de tous les acteurs de la société. Les familles, le voisinage, l 'école et les associations civiles qui connaissent très bien le terrain où vient s 'alimenter la délinquance et la criminalité. Le rôle des médias est incontournable dans cette stratégie. Une campagne d 'information responsable, une action de sensibilisation permanente et efficace est indispensable pour consolider la base de la batterie de mesures préventives dans le champ sur lequel les autorités publiques peuvent intervenir. C 'est ainsi, et pas autrement, que sera découragée à terme cette forme de criminalité qui a prospéré avec la baisse de vigilance de la société. Disons-le sans nulle intention de culpabiliser nos familles déjà meurtries par la tragédie des séquestrations d 'enfants. Les parents doivent constamment avoir un 'il sur leurs enfants, même s 'ils sont adolescents. L'enlèvement d 'enfants est un acte qui entre, par bien des aspects, dans la catégorie du terrorisme. Nous avons un exemple plus proche de nous. Le phénomène terroriste a radicalement baissé d 'intensité dans le milieu des années 90 grâce à une plus grande sensibilisation des citoyens, à leur vigilance et à leur implication contre ce fléau, au rôle de la famille et au travail de proximité des associations civiles qui a accompagné le traitement sécuritaire. Il reste que l 'Algérie est un Etat de droit et que c 'est dans ce cadre, et dans ce cadre seulement, que doit être traitée toute forme de criminalité. Celle-ci sera de portée limitée grâce à la stratégie retenue par le gouvernement qui entend faire valoir la loi, rien que la loi, mais toute la loi, pour punir les auteurs d'enlèvement d 'enfants. L 'Etat ne sortira pas de ce cadre légal et ne commettra pas de dérive, comme la justice, dans sa sérénité, et en son âme et conscience, réservera un châtiment exemplaire aux pédophiles et aux ravisseurs d 'enfants. Il faut espérer que le travail de sensibilisation et de prévention donne ses fruits rapidement pour ne pas se retrouver dans l'obligation de punir. La punition pénale est toujours un échec de la société. C 'est exactement le cas pour la médecine. Le meilleur remède, c 'est la prévention et le traitement de la maladie, son échec. Cette loi a inspiré la stratégie du gouvernement Sellal contre cette nouvelle maladie de la société contemporaine.