Le FLN recule, le RND avance, le MSP régresse et perd son groupe parlementaire
et le FNA fait une intrusion au Sénat et se place ainsi en quatrième position,
juste après vient le RCD qui n'a gagné que dans son fief naturel. Une surprise
qui en dit long sur la nouvelle redistribution des cartes d'une classe
politique qui se projette déjà dans les prochaines échéances électorales.
Le renouvellement de la moitié
des membres élus du Conseil de la Nation (48 membres) qui s'est déroulée mardi
dans l'ensemble des wilayas du pays a donné lieu aux résultats préliminaires
suivants transmis par le ministère de l'Intérieur. Le FLN totalise un nombre de
22 élus (dont 3 élus FLN qui se sont présentés en candidats indépendants) sur
un nombre de 23 sénateurs sortants. Si ces dissidents du parti tombent sous le
coup de l'instruction d'exclusion qu'a émis récemment Belkhadem, le parti se
retrouvera avec 20 élus si on compte l'élu indépendant qu'il parraine. La
dissidence dont il a fait l'objet dans 23 wilayas dont la conséquence immédiate
a été la dispersion des voix a fait qu'il a perdu de grandes villes. Le RND qui
obtient à cette occasion 20 sièges, a scellé un pacte politique stratégique
avec le PT, avance avec trois sièges sur les 17 sénateurs sortants, une avancée
qui renseigne sur sa nouvelle approche concernant les alliances au niveau
national et local.
On apprend qu'un de ces élus est
en ballottage avec l'un de ses dissidents. Les résultats définitifs du scrutin
risquent de brouiller les cartes et renverser la vapeur en sa faveur mais il
est prématuré de faire des pronostics. En tout état de cause, sa « tactique » a
marché et il a su miser sur le bon cheval.
Par contre, le MSP avec
uniquement deux élus sur huit sénateurs sortants se retrouve avec cinq sénateurs
et perd ainsi l'espoir de constituer son groupe parlementaire qui nécessite une
composante de dix sénateurs. Pour Mohamed Djemaâ, le porte-parole du parti de
Boudjerra Soltani, « c'est mathématique ! Les autres (comprendre le FLN et le
RND) sont plus nombreux ». Pour Chihab Seddik, membre du bureau national du
RND, l'ascension de son parti est « une victoire » même s'il espérait « glaner
plus de sièges ». Quant au FLN, on ne peut pas dire qu'il a réussi son coup car
il aurait pu obtenir plus de sièges du fait de son hégémonie exponentielle avec
le plus grand nombre d'élus APC/APW. Saïd Bouhadja, chargé de la communication
du parti de Belkhadem, minimise ce recul en affichant un satisfecit. « Ce sont
des résultats satisfaisants, nous voulions obtenir la majorité et nous l'avons
eue ».
La surprise de ces élections
exceptionnelles par leurs manoeuvres partisanes reste indéniablement le FNA.
Moussa Touati en décidant sa participation aux sénatoriales a mis « le parti
des zaoualiya », comme il se plaît à qualifier sa formation, sur le
starting-block dans 40 wilayas en profitant de la débandade qui règne dans les
« grands » partis avec lesquels il rivalise dorénavant.
Il vient de décrocher deux
sièges, ce qui n'est pas mal pour une première fois. Cela va certainement lui
ouvrir l'appétit. Le RCD avec un seul élu à Tizi Ouzou a prouvé encore une fois
qu'il a du mal à se départir de l'étiquette kabyle qui lui colle à la peau. Un
élu indépendant a réussi à s'ouvrir une porte de l'auguste chambre haute.
Par ailleurs, le ministère de
l'Intérieur et des Collectivités locales précise que les résultats définitifs
du scrutin seront proclamés par le Conseil constitutionnel dans les 72 heures
et rappelle que les candidats peuvent introduire un recours dans un délai de 24
heures, conformément aux dispositions de la loi organique relative au régime
électoral.
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Posté Le : 31/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moufida R
Source : www.lequotidien-oran.com