Algérie

Sénatoriales



Sénatoriales
Une occasion de rêve pour la minorité de se venger de la «dictature» de la majorité. Les élus locaux des petits partis, parfois microscopiques, prennent de l'importance en cette fin d'année 2015 pleine de tumultes politiques. Avant les élections sénatoriales, annoncées pour le 29 décembre, et quelque soit le nombre de sièges détenus par les formations politiques de grosses pointures, les «petites» voix des élus locaux s'avèrent décisives dans le choix du sénateur qui sortira de l'urne à travers chaque wilaya du pays au soir du 29 décembre. Ainsi, la minorité est-elle courtisée ces jours-ci par les candidats potentiels de la majorité, issus du FLN, du RND et, à un degré moindre, de l'AAV ou les islamistes coalisés au sein de l'Alliance de l'Algérie Verte, ainsi que le FFS. Surtout lorsqu'on sait que le FLN et le RND se trouvent, souvent, à travers toutes wilayas à quelque voix l'un de l'autre, nécessitant de ce fait un arbitrage de ces petits élus qui peuvent faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre.Une aubaine pour certains de prendre une revanche sur le sort. Disons-le tout de go, tout le gotha local se prépare à prendre une revanche sur Saadani, le SG du FLN, qui n'a pas mis de frein ces derniers temps en narguant presque toute la classe politique. Le patron du FLN devrait s'attendre, donc, à un effet boomerang lors du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation (Sénat) qui interviendra avant la fin de l'année en cours. Lui qui souhaiterait ardemment rafler la majorité des 48 sièges de sénateurs (un par wilaya), il risque de tomber sur une forte déception après avoir ligué contre lui tous les partis qui ont une représentativité assez pesante au sein des assemblées locales élues. C'est que Saadani, qui n'a épargné ni Mme Hanoune, ni Mokri, ni même ses alliés traditionnels, dont Ouyahia, un sérieux rival lors de ces joutes, aura complètement isolé son parti lors de ce rendez-vous du renouvellement d'une partie des membres de la Chambre haute. Du coup, il a considérablement réduit la marge de man?uvre des responsables locaux, qui ne savent plus où donner de la tête, ou avec qui négocier pour avoir le plus de voix qui fera la différence. Cela sans parler des défections probables au sein du FLN lui-même. Car, de nombreux élus locaux FLN gardent des liens très étroits avec certains responsables éloignés des centres de décision, voire une allégeance à l'ex-SG du parti, Belkhadem en l'occurrence, et qui ne se trouvent pas, actuellement, en odeur de sainteté avec les mouhafedh qui ont remplacé leurs prédécesseurs, évincés par Saadani dans le cadre d'un assainissement entamé dès son installation au poste de SG. Saadani a beau crier et menacer les «traîtres» qui ne suivront pas les consignes de vote du parti, il y en aura beaucoup qui feront fi de ses orientations. Et il sera quasiment impossible de détecter celui qui aura dévié de la voie en donnant sa voix à un candidat autre que celui présenté par son parti. Aussi, loin de ces chamailleries politiques, d'autres facteurs ne manqueraient pas d'apparaître parmi les chiffres de l'équation, l'influence de l'administration et l'achat des voix par les candidats aisés qui imposeront, à n'en pas douter, le candidat à élire le 29 décembre prochain. Une véritable bouillabaisse que ce renouvellement d'une partie des membres du Sénat.




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