Algérie

Séminaire sur la législation algérienne et les femmes au travail : La syndicalisation des femmes pour lutter contre les discriminations



Organisé par le ministère de la Justice en collaboration avec le PND, ce séminaire s’adressait plus particulièrement aux femmes syndicalistes et donc actives, aux magistrats et autres greffiers avec notamment la participation de l’Association des femmes syndicalistes de l’UGTA. Lors de cette journée, plusieurs communications étaient programmées portant entre autres sur la législation algérienne dans le monde du travail, les garanties juridiques des droits des femmes, etc.

La situation de la femme algérienne dans le monde du travail, plus particulièrement, reflète dans notre pays l’état de son statut social et juridique, et de sa position en tant que citoyenne ayant des droits dans la société. D’ailleurs, l’un des premiers communicants a évoqué justement la convention internationale 111 du BIT qui parle de la “discrimination entre hommes et femmes au travail”, soulignant que la loi 90-11 et y compris la Constitution algérienne consacre le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes. Or, dans la réalité, il en est tout autre, bien qu’aucun chiffre ne soit donné, comme la discrimination en matière de salaires, d’accès aux postes de responsabilité, etc. Pour l’intervenant, la lutte contre toutes les formes de discrimination ne peut exister que s’il y a une syndicalisation des femmes travailleuses. Jusqu’ici en Algérie, les femmes syndicalistes ou syndiquées ne représenteraient que 1,8%. Autre moyen de lutter contre la discrimination, la mise en place de la convention collective, ajoute l’intervenant.
L’un des points les plus sensibles qui devait être abordé en fin de journée est celui relatif aux harcèlements des femmes dans le monde du travail.

La représentante de la section femmes de l’UGTA présente, lors de ce séminaire, ne donnera pas de chiffres sur ce phénomène très répandu et qui ne fait que trop rarement l’objet de dépôt de plaintes ou de sanctions contre l’auteur du harcèlement.

Libérer la parole des femmes et surtout leur permettre de s’informer sur les dispositions légales relatives à leurs droits est encore souhaité par bien des participants. C’est dans cet ordre d’idées que, justement, le Pnud appuie le ministère de la Justice dans sa réforme de ce secteur avec la mise en place de deux projets. Les cours d’Alger, d’Oran et de Constantine ont été retenues comme cours-pilotes pour l’application de ces projets. Le premier projet doté d’un financement de 130 000 dollars prévoit justement des actions pour aider les femmes à avoir accès à l’information par le biais des syndicats et des mouvements associatifs. “Faciliter l’accès à l’information pour les femmes pour tout ce qui touche la législation et leur permettre ainsi de jouer pleinement leur rôle”, a encore indiqué le représentant du Pnud à Alger.

Le deuxième projet, qui a été évoqué par le représentant du ministère et qui a obtenu un financement de 100 000 dollars débloqués par l’Angleterre, est relatif à la protection des personnes vulnérables, c’est-à-dire les handicapés moteurs, les malentendants, les malvoyants etc.

Ce projet est déjà en cours de réalisation au niveau de plusieurs tribunaux du pays avant d’être très prochainement généralisé à 193 tribunaux et 36 cours. Il consiste en des aménagements pour faciliter l’accès aux handicapés dans les tribunaux et autres services relevant du ministère de la Justice.
Des greffiers et greffières ont encore suivi des formations spécifiques pour mieux prendre en charge cette catégorie de la population et surtout avec, dans certains tribunaux, l’installation d’imprimantes en braille pour permettre aux malvoyants de retirer et pouvoir lire un certain nombre de documents.


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