Algérie

Séminaire national sur la compréhension de l'écrit en FLE à Biskra : «Il est nécessaire de modifier notre rapport et notre vision de la langue française»



En partenariat avec l'Inspection générale de la pédagogie du Ministère de l'Education nationale et le soutien de la wilaya et de la direction de l'Education de Biskra, la coordination nationale des enseignants de français algériens (Cnefa) a organisé, les 30 et 31 décembre 2018 à la salle des conférences du CEM Bachir Bennacer de Biskra, un séminaire national sur «La compréhension de l'écrit dans l'enseignement// apprentissage du français langue étrangère (FLE)» auquel de nombreux experts et des dizaines d'enseignants de la langue de Molière ont pris part, a-t-on constaté.«Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des mesures et activités initiées en application des orientations du ministère de l'Education nationale et des recommandations des commissions chargées de l'évaluation des résultats scolaires des apprenants des 3 paliers du système éducatif national où des défaillances et lacunes ont été constatées notamment en langue française. Je remercie les organisateurs d'avoir choisi Biskra pour abriter ce séminaire national dont l'impact et les retombées sur la formation des enseignants ne peuvent qu'être positifs et qui vise in fine à permettre aux élèves de bénéficier de pratiques pédagogiques alignées sur les conclusions scientifiques des chercheurs en psychopédagogie et sciences de l'éducation.», a déclaré Mohamed Louafi, directeur de l'éducation de Biskra dans son allocution d'ouverture des travaux.
Du fait de son statut de composante de la compétence de communication qui est au c?ur du cursus scolaire des élèves, et cela du primaire au lycée, et sa présence dans toutes les séquences constituant les projets pédagogiques, la compréhension de l'écrit se présente comme une force centrifuge ouvrant la voie à d'autres activités en les alimentant sur le plan linguistique, textuel et discursif. Cet enrichissement s'étend également vers l'acquisition des connaissances disciplinaires et culturelles indispensables pour les élèves et pour le citoyen socialisé et du monde. Suite à un vaste mouvement de transformation et de développement des domaines du savoir humain et à un rehaussement des standards de la littérature, il est désormais primordial de s'intéresser à l'enseignement du FLE dans le contexte algérien et à être attentifs à toutes les propositions en relation avec l'enseignement/apprentissage de la compréhension de l'écrit dans les espaces universitaires, centres de formation et écoles spécialisées, est-il souligné dans l'argumentaire de ce séminaire.
Ainsi, les réalités, les enjeux et les perspectives de l'enseignement du FLE en Algérie ont été passés en revue à travers des communications de haute facture présentées, entre autres, par Zineb Haroun, Maitre de conférence à l'université Mantouri 1 de Constantine laquelle s'est intéressée aux soubassements théoriques, méthodologiques et axiologiques de la compréhension de l'écrit en FLE dans le contexte scolaire algérien et qui préconise pour les enfants en apprentissage un endossement de leur rôle de sujet-lecteur. Nadjet Chikhi, de la faculté des lettres et des langues de l'université Mohamed Boudiaf de M'Sila pour qui la classe de français englobe différents éléments que sont l'enseignant, les apprenants, les objectifs, les contenus, les moyens, l'environnement et la méthodologie, a mis en avant la problématique de la formation des enseignants en FLE. Amina Meziani, du département de langue et littérature française de l'université Benboulaid de Batna, s'est évertuée à démontrer l'importance de la dimension contextuelle et interculturelle dans la compréhension de l'écrit.
Elle soutient que l'apprentissage des langues ne peut se dissocier de son corolaire culturel et que les approches traitant de l'interculturel sont humanistes et éducationnelles et favorisent le vivre-ensemble. Nabila Bejaoui, maitre de conférences en sciences du langage et coordinatrice de la pédagogie au centre d'enseignement intensif des langues étrangère (CEIL) de l'université Mohamed Khider de Biskra a présenté un exposé sur les mécanismes d'évaluation de la compréhension de l'écrit tandis que Lakhdar Kharchi, maitre de conférence en didactique à l'université de M'Sila s'est interrogé sur le bien fondé de l'utilisation des TIC en classe de langue et sur les critères de sélection des supports et des activités à mettre en ouvre en classe de langue étrangère.
Leila Kara Mostefa Boussena, directrice du CEIL de Chlef a axé son intervention sur l'aide apporté par le numérique dans la compréhension de l'écrit et son compte-rendu a rappelé à l'auditoire qu'il est possible de recourir à un hypermédia ne nécessitant pas de connexion et facilitant la compréhension des textes. Hazar Maiche et Sabrina Melouah, de l'université Badji Mokhtat d'Annaba ont relevé les obstacles et les difficultés dans la compréhension de l'écrit en FLE.« Il est nécessaire d'inclure dans les manuels scolaires des textes littéraires authentiques d'auteurs algériens francophone et de dépasser les crispations et les animosités envers cette langue.
Nous ne sommes pas dans la culture francophile, mais dans l'apprentissage d'une langue comme une autre qu'il est possible d'enseigner à travers un substrat et des référents algériens. Nous avons sillonné le pays, pris le pouls de la situation de l'enseignement du français en Algérie et il est nécessaire désormais de modifier notre rapport et notre vision de la langue française.», a confié Fatiha Bousmaha, responsable à la Cnefa dont le président est Mouhaned Outahar, ravis tous deux de se retrouver à Biskra pour cet excellent séminaire.


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