Séminaire international sur le terrorisme

Hommage aux victimes et appel à l’esprit de tolérance Le deuxième colloque international sur le terrorisme s’est ouvert hier à l’Aurassi et le choix de la date n’est pas fortuit en ce sens qu’il s’agit d’un clin d’œil à la grande marche des démocrates, organisée le 22 mars 1994 au plus fort de la violence terroriste du GIA. Et histoire d’éviter toute sorte d’équivoque quant aux objectifs de ce colloque qui est pour d’aucuns antinomique avec la démarche de réconciliation nationale, madame Fatma Zohra Flici, secrétaire générale de l’Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT), organisatrice du séminaire, a situé l’événement sur le plan de l’échange d’expériences entre sociétés civiles de différents pays, s’agissant précisément de la lutte et de la prévention du phénomène terroriste, en vue d’une stratégie internationale qui serait une sorte de feuille de route des associations engagées dans l’antiterrorisme. Cette rencontre «va nous permettre d’échanger les expériences» et de «débattre de thèmes devant nous renseigner sur le rôle de la société civile dans la lutte contre le terrorisme», souligne en substance Mme Flici qui a tenu à dire que ce séminaire est placé sous le haut patronage du président de la République. Dans son message, lu par son conseiller M. El-Okbi Habba, le président Abdelaziz Bouteflika a réitéré le distinguo entre terrorisme et lutte des peuples pour l’indépendance, en ayant recours à la violence comme ultime recours. «Il doit être entendu qu’on ne peut décemment assimiler au terrorisme les luttes que mènent les peuples pour leur libération et qui recourent à la violence faute d’autres moyens de défense», a-t-il ainsi souligné, mise au point faite au moment où le peuple palestinien se bat contre la volonté génocidaire d’Israël. Le chef de l’Etat a eu un mot d’hommage à l’Organisation nationale des victimes du terrorisme, saluée pour sa «contribution aux efforts de notre pays à la prévention et la lutte contre ce fléau, notamment pour son action menée en faveur des victimes de la tragédie nationale». Il situera ensuite le cadre de ce séminaire dont il est le parrain. Pour lui, l’initiative s’inscrit dans le «prolongement de la lutte aussi bien nationale qu’internationale, permanente, concertée, systématique et préventive non seulement des Etats mais aussi de la société civile». Mais, dans le même temps, ajoute M. Bouteflika, il ne s’agit pas à travers cet hommage de raviver les douleurs des années de terrorisme. «Votre action devra s’atteler également à la promotion de l’esprit de tolérance, celui dont ont fait preuve nos victimes du terrorisme en votant massivement, avec courage et sacrifice, pour la Charte de la Réconciliation nationale afin de barrer la route à l’extrémisme aveugle qui a recours à la violence terroriste, prétendument au nom de l’Islam». Car, poursuit-il dans son message, «l’Islam est totalement étranger à de telles pratiques» et «nul ne doit ignorer que l’Islam est une religion de paix et de tolérance qui respecte les droits de l’homme et reconnaît à autrui le droit à la différence». Dans les premières interventions des invités, un hommage est rendu à l’Algérie pour son combat contre le terrorisme. Son expertise doit servir de référence, en matière de lutte, ont proposé d’autres intervenants. Il reste que la notion de terrorisme n’a pas fait l’unanimité, dans la mesure où certains intervenants, européens surtout, assimilent tout recours à la violence au terrorisme. Ce colloque, dont les travaux s’achèvent aujourd’hui, sera sanctionné par une série de recommandations à même d’insuffler le rôle de la société civile dans le combat antiterroriste tant au niveau national qu’international. Il faut juste préciser que le premier séminaire international a été organisé par l’UGTA, dans la foulée de l’assassinat de Abdelhak Benhamouda. H. Senouci