Algérie

Semi-paralysie dans les hôpitaux hier



La grève initiée hier par la Coalition des syndicats de la santé a été partiellement suivie dans les établissements sanitaires à l'échelle nationale. Les représentants des syndicats affiliés à la CNSS ont, par ailleurs, organisé un piquet de grève à l'hôpital Nafissa-Hamoud (ex-Parnet), pour insister sur le caractère légitime de leurs revendications majeures.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Le ras-le-bol des différents corps de la santé s'est traduit lors de ce sit-in par un ton ferme et indigné. Les représentants des syndicats de la CNSS se sont succédé pour dénoncer «la marginalisation» dont ils disent être victimes, au moment où certains corps bénéficient de traitements de faveur. Le ministère de la Santé est alors pointé du doigt par les grévistes qui refusent de cautionner, soulignent-ils, «cette politique de deux poids deux mesures».
En sus « d'ignorer nos doléances, l'indifférence de la tutelle à l'égard de la dégradation du secteur n'en est que plus étonnante», a indiqué le président de la coalition syndicale, Saleh Laouar. Cette rencontre est d'après lui, certes «symbolique» mais elle déterminera la conduite à tenir pour les prochaines semaines.
Dressant un état des lieux du secteur, le docteur Laouar a signalé dans ce sens que « le système de santé algérien ne cesse de montrer ses limites». En parallèle, les conditions de travail deviennent «de plus en plus éprouvantes pour le personnel soignant, qui continue de payer les frais de la mauvaise gestion des responsables du secteur», a-t-il souligné.
Les conséquences de cette «défaillance de gestion», selon le syndicaliste, sont aujourd'hui visibles sur le terrain. «Le secteur de la santé est de moins en moins attractif, et la profession est désertée par les professionnels», s'est-il inquiété. À l'hôpital Nafissa-Hamoud, les protestataires qui se sont regroupés au centre de la structure ont scandé des slogans censés interpeller les responsables de la santé sur la réalité du terrain.
Les grévistes attendent que ces derniers revoient en premier lieu, la stratégie salariale des corps de la santé. Cette doléance tient particulièrement à c?ur aux infirmiers et aux sages-femmes rencontrés sur place. Pour ces catégories de personnel soignant, cette revendication est non négociable et doit être satisfaite. «Nous sommes exploités et travaillons deux fois plus que le minimum syndical sans une réelle contrepartie», regrettent les membres des syndicats représentant ces deux corps. Ils précisent que par stratégie salariale, ils entendent une revalorisation substantielle du point indiciaire.
Sur ce même point, les présidents des syndicats de la CNSS disent rejeter «les mesurettes qui consistent à augmenter les salaires de deux à trois mille dinars». Ils estiment dans ce sillage, que ce type de disposition n'a d'autre but que de faire diversion et de gagner du temps.
Par ailleurs, les mêmes revendications ont été portées durant la journée d'hier par les membres affiliés à la CNSS, dans d'autres établissements de la santé, sans pour autant geler le fonctionnement de quelques services. À Mustapha-Pacha et au CHU Mourad-Zemirli (El-Harrach), les prestations sanitaires étaient assurées tant bien que mal. D'après nos échos, «beaucoup de rendez-vous ont été reportés et des consultations annulées. Cependant, ils rassurent que le service minimum a été assuré, notamment pour les cas nécessitant un suivi médical régulier.
Le même constat a été fait au niveau des structures sanitaires dans le reste du pays. La mobilisation était ainsi au rendez-vous en fonction des établissements. Certains ont enregistré des taux assez faibles au moment où d'autres constatent un taux de suivi relativement élevé. Les grévistes réclament l'application des mesures annoncées par le président de la République en faveur des travailleurs avec une revalorisation substantielle du point indiciaire. Ils demandent aussi l'accélération du versement de la quatrième tranche de la prime Covid-19. Autre point inclus dans la plateforme de doléances des syndicats de la santé : «L'application de la loi sanitaire en vigueur par la promulgation de ses textes d'application, ainsi que la mise en ?uvre des réformes de la santé adoptées par le Conseil des ministres et la carte sanitaire. »
M. Z.


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