Algérie

Semenya, l'ONU et l'IAAF.. L'affaire honteuse qui ternit l'image du sport



Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU avait critiqué le nouveau règlement de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).L'Afrique du Sud vient de relancer lundi l'affaire Caster Semenya, annonçant vouloir faire appel du jugement du Tribunal arbitral du sport (TAS) lequel impose à la championne du monde du 800 m de prendre des médicaments pour baisser son taux de testostérone. L'on se rappelle que le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU avait critiqué le nouveau règlement de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) visant à réguler le taux de testostérone des athlètes féminines et a apporté un soutien unanime à la championne sud-africaine Caster Semenya. Aujourd'hui tout semble revenir à la case départ puisque le ministère sud-africain des Sports, qui a pris fait et cause pour Caster Semenya, «sa» double championne olympique du 800 m, a indiqué que la Fédération Sud Africaine d'athlétisme (ASA) allait contester la décision controversée devant un tribunal fédéral suisse. «Nous allons faire appel aussi vite que possible», a indiqué un porte-parole du ministère des Sports, Vuyo Mhaga. Dans une rare intrusion dans le monde du sport, l'organe de l'ONU avait affirmé dans une résolution adoptée que le règlement de l'IAAF «pourrait ne pas être compatible avec les normes et règles internationales relatives aux droits de l'Homme».
La résolution présentée par l'Afrique du Sud demande aux Etats de «veiller à ce que les associations et instances sportives (?) s'abstiennent d'élaborer et d'adopter des politiques et des pratiques qui forcent, contraignent ou obligent par d'autres moyens de pression, les athlètes des catégories féminines à subir des traitements médicaux inutiles, humiliants et préjudiciables pour participer aux épreuves féminines des compétitions sportives». Le texte a été adopté, souvenons-nous, par consensus par les 47 membres du Conseil, qui n'a toutefois aucun pouvoir de contrainte. L'ambassadrice d'Afrique du Sud à l'ONU à Genève, Nozipho Joyce Mxakato-Diseko, avait déclaré qu'elle était «extrêmement contente» de l'adoption de la résolution. Le 1er mai écoulé, le TAS avait rejeté le recours de Caster Semenya contre les règles de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) visant les athlètes hyper androgènes, à l'image de la triple championne du monde du 800 mètres. Le tribunal avait toutefois sommé l'IAAF d'amender son règlement en exprimant de «sérieuses préoccupations au sujet de la future application pratique de ce règlement». «Cela signifie que pour l'essentiel, tous les membres de l'ONU sont d'accord avec nous», a-t-elle ajouté. «Caster est une femme. Personne ne peut lui dire, sur la base de (?) preuves scientifiques douteuses, qu'elle n'est pas une femme», a martelé l'ambassadrice.
La Fédération internationale d'athlétisme impose aux femmes «hyper androgènes» ou à celles avec des «différences de développement sexuel» (DSD) de faire baisser, avec des médicaments, leur taux de testostérone pour participer aux épreuves internationales du 400 m au mile (1609 m). La Fédération argumente que si des athlètes ont des niveaux de testostérone masculins, il est nécessaire de «préserver l'équité de la compétition féminine» et donc de demander à ces athlètes de «réduire leur taux de testostérone avant une compétition internationale». Triple championne du monde (2009, 2011, 2017) et double championne olympique du 800 m (2012, 2016), Caster Semenya assure être «incontestablement une femme» et a saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne pour faire annuler le règlement de l'IAAF. Son taux de testostérone n'est pas connu, mais entre 2011 et 2015, l'athlète a pris des médicaments pour le réduire afin de respecter les limites imposées à l'époque par l'IAAF. Le TAS, juridiction suprême en matière sportive, doit rendre sa décision incessamment. Le Conseil a également appelé la Haute-commissaire aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, à «établir un rapport sur la convergence de la discrimination raciale et de la discrimination fondée sur le genre dans le sport». Mme Mxakato-Diseko a qualifié l'attitude de l'IAAF d'atroce et a estimé que Caster Semenya était visée pour des motifs «de genre et de race». Pour certains experts scientifiques, priver Caster Semenya de compétitions à cause de son taux élevé de testostérone reviendrait à exclure des basketteurs parce qu'ils sont trop grands.
D'autres estiment que la discrimination raciale est pour beaucoup dans cette histoire ; souvenons-nous, dès lors que les Américains avaient appris que la reine de la compétition d'athlétisme allait leur échapper, ils ont commencét par suivre minutieusement la fiche de progression d'un certain Ben Johnson qui allait les priver de l'épreuve devenue à la longue américaine, alors qu'Hussein Bolt, lui, en est sorti indemne. En revanche, l'IAAF devrait aussi demander à une certaine catégorie d'hommes détenant moins de progestérone d'augmenter leur taux afin d'être au Top le jour ?'J .


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