Algérie

Sémantique de la banderole


Pendant que Ouyahia justifiait ses excuses au nom du peuple à l'Arabie Saoudite, en expliquant que «nous ne sommes pas des bandits», l'histoire de la fameuse banderole chaouie poursuivait son cours. Après le ministre de la Justice et l'accueil officiel par le président Bouteflika du président saoudien du Conseil de la choura, c'est au tour du ministre de l'Intérieur de s'en mêler, confirmant l'ouverture d'une enquête et promettant que des sanctions vont être prises.Contre qui ' Déjà, des supporters de Aïn M'lila ont été convoqués par la police. Mais pourquoi ' Peut-être pour qu'ils avouent adorer l'Arabie Saoudite, exhiber leur passeport omra en dénonçant les cercles du mal, chiites, Iraniens, Yéménites et Houthis. Mais à l'autre bout de la polémique, c'est dans un stade marocain que les supporters du Raja de Casablanca sont entrés dans la danse en chantant : «Jouez jouez, y a l'Algérie, nous sommes des frères, pas des ennemis.»
Les peuples se parlent donc pendant les matchs, les gouvernants se battent entre eux mais s'excusent pendant les entrevues et les vrais bandits se remplissent les poches pendant les discours des responsables. Car pour revenir au Premier ministre, est-ce vraiment un acte de banditisme que de brandir une banderole exprimant ce que tout le monde sait, à savoir l'alliance américano-saoudienne '
Non, et quand le président algérien a reçu le président saoudien du Conseil de la choura, lui a-t-il parlé de cette autre banderole brandie dans un stade saoudien qui affirmait à propos de l'Algérie : «Président paralysé, peuple soumis» ' L'APS et la Présidence n'en n'ont pas parlé, ce qui voudrait dire que cette banderole n'exprimait que la vérité et il n'y a pas lieu de demander des excuses.
Sauf que si le Président est réellement à moitié paralysé, le peuple n'est qu'à moitié soumis. Par dignité, Ouyahia devrait donc au moins demander des demi-excuses à l'Arabie Saoudite qui devra déclencher une demi-enquête et convoquer la moitié des supporters incriminés.
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