Algérie

«Semaâ Enda», le patrimoine oral chante et enchante



«Semaâ Enda», le patrimoine oral chante et enchante
La salle Ibn Zeydoun a accueilli, jeudi dernier, le merveilleux spectacle vivant «Semaâ Enda» (celui qui entend la rosée) inspirée d'un personnage d'un conte populaire magrébin, illustrant l'ouïe fine et la sensibilité de l'âme, de la talentueuse conteuse Sihem Kennouche entourée par les musiciens sous la direction de Kamel Maati avec la chanteuse marocaine Hayat Boukhriss venus de Mekhnès et les chanteurs Mehdi Tamache d'Alger, de Mohamed Jebali venu de Tunis, Djelloul Margha d'Adrar, Salem Iddir de Tizi Ouzou et Abbas Righi de Constantine Le ton chaleureux de cette soirée exceptionnelle, ancrée dans les valeursd'hospitalité, de partage et de raffinement, propres aux maghrébins, débute dès l'entrée de la salle ou dans le hall sous une kheyma, en tissus vaporeux etcouleurs scintillantes. Sihem Kennouche sublime dans sa tenue traditionnelle sourit au public et l'accueille sur les poufs en cuir en lui souhaitant la bienvenue. A ses côtés l'artiste décorateur Moussa Noun, qui avec la dextérité de ses doigts tel un violoniste, exécute une aquarelle qu'il offrira à lapersonne à qui Sihem souhaite la bienvenue.A propos de ceci la conteuse confie, «il est important pour moi d'être présente ici pour accueillir le public, je ne veux pas être juste l'artiste qui sort de derrière le rideau, je veux aussi sentir le public, savoir à qui je m'adresse, m'adapter à eux, pour créer une véritable symbiose. Je veux aussi que ceux qui sont présents aux spectacles sachent qu'ils sont partie prenante de cette soirée, qu'il n'y a pas de clivage et qu'ils sont tous réunis ici pour passer des instants magiques». Et la magie était présente tout au long d'une heure trente de la durée du spectacle où Sihem Kennouche a séduit les présents, aussi bien par le talent de sa maîtrise de l'art du conte que par son émouvante déclamation, par la théâtralité de ses gestes et l'harmonie de ses paroles en écho à la musique.Tel qu'elle le souligne dans la présentation du spectacle, il s'agissait de rendre hommage à : «Toute cette mémoire précieuse qui est une part de nous. Qui était donc l'étrange Vava Inouva ' Quelle est la véritable histoire de la belle Hizya ' Que s'est-il passé un jour à Mekhness Et tant d'autres encore, comment peuvent-ils à ce jour nous émouvoir autant.Rejoignez-moi dans ce voyage aux tréfonds du Maghreb, là où le conte est devenu chant, là où les phrases parlent à la musique. Rejoignez-moi dans ce spectacle où vous ne serez pas spectateur. Pour passer un moment qui ne sera pas un moment. Mais un partage de sens, de beauté et de valeurs. Un simple éblouissement.»Ainsi les présents ont pu découvrir les contes de «Kathir Al Ashab» (à l'origine de la fameuse Qssida «El Meknassia», interprété par Mahdi Tammache, celle de Messaoud et Messaouda à l'origine de «Azrag Sâani», mais également d'autres contes à l'origine de Avava Inouva, Nedjma El Boughi ou la poignante Hizya qui a clôturé en beauté cette soirée envoûtante où le public a appris à écouter la rosée avec ses sens en éveil et surtout avec le c?ur. Un spectacle envoûtant, véritable ode au patrimoine oral magrébin qui mérite d'être largement diffusé auprès du public à travers plusieurs programmations.S. B.




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