Selon une étude réalisée à Oran et à Bechar: Près de 80% des Subsahariennes satisfaites de la prise en charge sanitaire

La gratuité des soins qu'offre l'Algérie aux différents migrants qui se trouvent sur son territoire fait d'elle un pionnier en matière de prise en charge de ces personnes. En effet, une étude d'évaluation de l'accès aux droits à la santé reproductive des migrantes subsahariennes à Oran et Béchar effectuée par l'association de protection contre le sida «Hak El Wikaya» a fait ressortir que près de 80% des migrantes approchées ont déclaré être plus que satisfaites du système sanitaire du pays hôte. L'étude réalisée par un groupe de chercheurs pluridisciplinaires a tenté de décrire l'état de santé et de comprendre les logiques sociales des femmes migrantes qui entrent en jeu et influencent l'accès aux soins de santé reproductive pour renforcer les capacités d'action des acteurs de la société civile et sensibiliser les professionnels de la santé à un accueil et une meilleure prise en charge.L'enquête a touché 500 femmes migrantes de différents âges et statut matrimonial (219 cas à Oran et 281 à Béchar). L'étude a révélé que 77,80% des femmes migrantes disent ne pas avoir rencontré de barrières à l'accès aux soins. « Ces chiffres sont très encourageants, car dans la majorité des pays du monde il y a plus de 80% des migrants qui sont à la marge et personne ne s'occupe d'eux », a souligné le Pr Abdelaziz Tadjeddine, président de l'association. Selon l'étude, « 14,80% des femmes migrantes ont déclaré avoir été hospitalisées, 14,16% à Oran et 15,30% à Béchar. La grossesse est la première raison d'hospitalisation (21,62%) suivie par la Covid-19 (14,88%) et l'accouchement (10,81%) puis viennent les fausses couches (5,41%), les anémies sévères (4,05%), la fièvre (5,41%), les intoxications (4,05%), les douleurs abdominales (4,05%) et les problèmes respiratoires (4,05%). Le secteur étatique des soins (CHU, EHU, EHS, la maternité) est privilégié pour l'accouchement car il est gratuit et en capacité de gérer les complications contrairement au secteur privé où le coût est exorbitant. Ce sont les associations qui les accompagnent vers les services de soins ».
La quasi-totalité des migrantes ont un statut administratif non régularisé. En général, elles migrent pour chercher une meilleure vie en raison de la dégradation des conditions de vie dans leur pays d'origine. L'enquêté a aussi dévoilé que la migration vers l'Europe est l'objectif principal des femmes migrantes (49,80%) alors que 23,8% des femmes migrantes souhaitent s'installer définitivement en Algérie et améliorer leur quotidien. Une grande majorité souhaite même scolariser leurs enfants, selon l'enquête.