L?équipement industriel précaire et sous-utilisé
La faiblesse de l?activité industrielle est la tâche noire persistante de la conjoncture économique algérienne du premier trimestre 2007. C?est ce qui ressort en marge de l?enquête sur l?équipement industriel rendue publique par l?Office national des statistiques (ONS). La production industrielle a baissé - la synthèse de l?APS ne donne pas le taux - et, circonstance aggravante, la baisse ne touche pas seulement le secteur public industriel comme c?était le cas avant la fin 2006 mais aussi le secteur privé. L?enquête menée auprès de 780 entreprises industrielles - 380 entreprises publiques et 400 privées - montre pourtant que les effectifs et les capacités de production du secteur privé sont en hausse. Elle révèle en outre que le sentiment dominant au sein des patrons publics ou privés est que l?augmentation de la production ne dépend que très peu de l?embauche mais bien plus de la modernisation des équipements. La ressource humaine pose problème : 17% des patrons privés et près de 28% du public se déclarent insatisfaits du niveau de qualification de leur personnel. Un signe encourageant dans cette enquête, le secteur industriel est en train de reconstituer ses marges d?exploitation. 74% des chefs d?entreprises du secteur public et plus de 80% du privé ont déclaré avoir réalisé des bénéfices en 2006, selon les enquêteurs de l?ONS. Les deux goulots d?étranglement devant l?expansion de la production industrielle se situent dans la trop lente mise à niveau de l?outil industriel et dans le niveau d?ouverture du marché algérien. Un chiffre rapporté par l?enquête rend compte des difficultés des industriels algériens devant la concurrence étrangère : 62% du potentiel de production du secteur privé a affiché un taux d?utilisation des capacités de production inférieur à 75%. Dans une conjoncture industrielle " normale " ce taux des entreprises qui utilise seulement les deux tiers de leur potentiel est inférieur à 30%. Dans le secteur public industriel, la sous-utilisation des capacité de production est encore plus forte. 40% environ du potentiel en place a tourné à moins de 50% l?année dernière. La vétuste de l?équipement ou la précarité des fournitures - notamment l?alimentation en électricité - ont pesé aussi dans les contre-performances du secteur industriel algérien. Les pannes d?équipement ont provoqué des arrêts de travail de plus de 6 jours pour plus de 68% des entreprises publiques concernées, dont près de 40% à plus de 30 jours. Ce qui est un taux anormalement haut pour une telle durée. Les délais de réparation sont longs mais aboutissent dans une très grande majorité des cas à la reprise de la production. 86% des chefs d?entreprises du secteur public et près de 72% du privé affirment avoir remis en marche l?équipement en panne. L?accès au financement bancaire est-il un troisième goulot devant la reprise de la production industrielle en Algérie ? L?enquête de l?ONS n?a pas permis de l?établir clairement. Une entreprise sur cinq dans le privé et une sur deux dans le public ont pu accéder " sans grande difficulté " à des crédits bancaires durant l?année 2006. La relative détente constatée sur ce front se précise, même si les crédits d?investissement ne sont pas les plus importants dans les financements bancaires. Les délais de recouvrement par contre pèsent lourdement sur la trésorerie des entreprises industrielles selon 78% des patrons interrogés. Ils se sont même rallongés en 2006.
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Posté Le : 30/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : El Kadi Ihsane
Source : www.elwatan.com