Algérie

Selon une cour de Londres Lotfi Raïssi pourra demander compensation


Soupçonné à tort - avant d'être innocenté - par les autorités américaines et britanniques d'avoir donné des cours de pilotage à quatre des auteurs des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, l'Algérien Lotfi Raïssi a obtenu jeudi en appel, à Londres, le droit de demander compensation (réhabilitation avec droit à des dommages et intérêts). Trois juges de la Cour d'appel de Londres ont estimé que Lotfi Raïssi, 33 ans, devrait pouvoir demander compensation auprès du ministère britannique de l'Intérieur, en vertu de son droit de réhabilitation après son accusation infondée d'avoir dispensé des cours en pilotage à quatre terroristes auteurs de l'attentat du World Trade Center. « J'ai pleuré de joie lorsque j'ai entendu le jugement. J'ai toujours dit que j'avais foi en la justice britannique et j'ai finalement obtenu justice aujourd'hui », a déclaré le pilote de ligne devant le tribunal. « Je peux m'attendre à coup sûr à avoir bientôt des nouvelles du ministre de l'Intérieur avec les excuses si longtemps attendues », a-t-il ajouté. En février 2007, deux juges de la Haute Cour de Chiswick (Londres) avaient considéré qu'il était inéligible à compensation car il avait été arrêté en vertu d'une demande d'extradition émanant des Etats-Unis et que par conséquent il ne relevait pas du plan britannique d'indemnisation des personnes victimes d'erreurs judiciaires. M. Raïssi avait été arrêté le 21 septembre 2001 à l'aube par Scotland Yard, qui avait enfoncé la porte de son appartement à Colnbrook et l'avait interpellé sans ménagement en lui pointant un revolver sur la tête. Emmené nu dans la voiture des policiers, Lotfi Raïssi n'avait été libéré que cinq mois plus tard, les magistrats saisis ayant rejeté l'ensemble des éléments retenus contre lui. « L'étiquette de terroriste attachée publiquement au demandeur par les autorités de ce pays, et particulièrement par le CPS (Crown Prosecution Service, parquet), pendant plusieurs mois a eu et continue d'avoir, c'est ce qui a été dit, un effet dévastateur sur sa vie et sa santé », a déclaré le juge Sir Anthony Hooper en rendant jeudi la décision de la Cour d'appel. « Il estime que, à moins d'une reconnaissance publique qu'il n'est pas un terroriste, il sera incapable de remettre sa vie sur les rails », a-t-il ajouté. Selon le juge, il existe « un nombre considérable de preuves » suggérant que la police et le parquet sont responsables de ce qui a été décrit comme des «défaillances graves». Son épouse et son frère Mohammed, interpellés le même jour, avaient été libérés après quatre jours de détention. Ils ont intenté un recours contre Scotland Yard pour obtenir réparation. Seul le frère a obtenu gain de cause en décembre dernier auprès de la Haute Cour de Londres, mais le montant reste à déterminer.
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