Algérie

Selon un rapport confidentiel sur le Sida



L’Algerie, pays le plus touche du Maghreb 71% des personnes originaires du Sub-Sahara à Tamanrasset ne connaissent pas les moyens de prévention contre le VIH.   L’information disponible montre que l’infection au VIH continue à se propager en Algérie, surtout par les rapports sexuels non protégés. La consommation de drogues injectables, mise en évidence par l’enquête sur les connaissances et les comportements, réalisée au Nord du pays en 2004, constitue aussi un mode de contamination non négligeable. Les données de notification du VIH/SIDA, de séroprévalence des IST/VIH ainsi que de la surveillance des connaissances et des comportements indiquent que l’Algérie connaît probablement une épidémie concentrée dans les groupes de populations les plus à risque et dans certaines régions géographiques, avec la possibilité d’une aggravation de la situation épidémiologique si des mesures ciblées et rigoureuses de lutte ne sont pas mises en œuvre. Par ailleurs, tous les déterminants à l’origine de l’infection existent dans le pays et pourraient être à l’origine d’un processus épidémique (Travail du sexe, infections sexuellement transmissibles (IST), mobilité-migration...). Le nombre d’enquêtes sur les connaissances et les comportements réalisées en Algérie est important. Pourtant, très peu d’entre elles apportent des données permettant de comparer les tendances des connaissances et des comportements dans le temps et dans l’espace parce qu’elles n’ont pas été conduites avec une méthodologie standardisée. L’uniformisation est aussi importante pour la séro-surveillance de l’infection au VIH par réseau sentinelle que pour les actions de monitorage des interventions. Les premiers déboursements du projet VIH du Fonds mondial en 2005 constituent une opportunité pour le renforcement du monitorage du programme de lutte contre les IST/VIH/SIDA. L’ensemble des ressources humaines unifiées et optimisées doit constituer une force pour les activités de suivi et d’évaluation du programme. L’intégration de la surveillance biologique et de la «surveillance du risque» (IST et comportements), d’une part, ainsi que le suivi de la mise en œuvre des programmes, d’autre part, ne pourront se faire que si les méthodes de recueil et d’analyse de l’information sont uniformisées. L’étude des indicateurs de ressources et de résultats recueillis auprès des différents secteurs gouvernementaux et de la société civile (ONG) montre qu’en 2005 la mise en œuvre de la riposte à l’épidémie s’est accélérée de manière significative grâce aux premiers financements du Fonds mondial. Pour certains secteurs, comme les Affaires Religieuses, la Justice, la Santé, la Défense nationale, l’Enseignement supérieur ainsi que pour la société civile, la progression constatée en 2005 résulte des efforts engendrés depuis plusieurs années. Pour d’autres secteurs, 2005 symbolise l’année d’un (re)démarrage ou d’une accélération significative des interventions. Cette amélioration constatée peut s’illustrer par quelques chiffres encourageants. En 2005, 575 patients avec un stade avancé de la maladie ont eu accès au traitement anti-rétroviral, dans les six centres de soins de référence du secteur santé mis en place en 2001 ainsi que dans celui du secteur de la défense nationale. Le nombre de dons de sang continuait d’accroître (de 174.405 dons en 1994 à 299.115 dons en 2003), le pourcentage de dons séropositifs au VIH a diminué d’une année à l’autre atteignant un niveau bas et stable de 0.01%. En 2002, 99% des 3 268 jeunes célibataires enquêtés âgés de 15 à 29 ans, reconnaissaient que les rapports sexuels constituent une source de contamination du VIH. En 2005, 183 professionnelles du sexe ont reçu des trousses de prévention et 749 ont été sensibilisées dans 12 wilayas afin de participer à une enquête comportementale. En 2005, 400 pairs éducateurs ont été formés à la sensibilisation sur la prévention du VIH en milieu carcéral. Afin d’augmenter l’effet des ressources sur le contrôle de la maladie, il sera nécessaire d’investir au courtant de 2006 dans les ressources tant humaines que matérielles, nécessaires à l’intégration des activités de suivi et d’évaluation dans la planification et la mise en œuvre des interventions de routine. Ainsi, les décisions stratégiques pourront être prises permettant de mieux cibler les interventions là où leur impact sera le plus grand possible. Mais il ressort surtout de ces enquêtes que 71% des personnes originaires du Sub-Sahara vivant à Tamanrasset en 2004 ne connaissaient pas les moyens de prévention de l’infection VIH, alors que la plupart des infections à VIH sont détectées à Tamanrasset dans cette même population non autochtone. Avec les données de l’Algérie présentées dans ce rapport, on constate un écart avec l’information disponible, ce qui nécessite l’application d’urgence sur le terrain de stratégies adaptées, pour un impact réel sur l’épidémie, selon les recommandations internationales. L’Algérie semble être actuellement le pays le plus touché dans le Maghreb par l’épidémie du VIH/SIDA. Notre pays a montré, d’une part, par ses engagements internationaux dans la lutte contre les ISTVIH/SIDA (Sommet de l’Union africaine sur le SIDA, la tuberculose et le paludisme [Abuja, 2001], Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/SIDA [New York, 2001] et ses engagements nationaux d’autre part (Célébration de la Journée mondiale contre le SIDA chaque année, Conférence régionale des personnes vivant avec le VIH/SIDA en 2005 à Alger) ainsi que par les différentes réussites de ces dernières années, qu’il est capable d’entreprendre les actions nécessaires ayant un impact sur la maladie et ainsi faire reculer les IST/VIH/SIDA. Les différentes interventions accomplies dans tous les secteurs et domaines confondus sont significatives. La prochaine étape de la riposte nécessitera un meilleur ciblage des interventions dans les groupes et les régions où le risque de transmission et les besoins de soins et de traitements sont les plus importants et où les ressources disponibles auront le maximum d’impact.


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