Le projet d'Union méditerranéenne, proposé en octobre dernier par le président français Nicolas Sarkozy, suscite un «très fort intérêt» de la part de l'Algérie. C'est ce qu'a déclaré, hier, Alain Le Roy, ambassadeur français chargé du projet d'Union de la Méditerranée à l'issue de sa visite de deux jours en Algérie. «J'ai eu le sentiment d'un très fort intérêt de mes interlocuteurs pour le projet d'Union de la Méditerranée, auquel j'ai constaté qu'ils avaient déjà beaucoup réfléchi et qu'ils soutenaient. Ils m'ont fait de très utiles suggestions que je vais rapporter à Paris», a-t-il souligné. L'ambassadeur français, qui avait été reçu par Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, et Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, était venu à Alger pour préparer la visite du président Sarkozy prévue pour le début du mois de décembre. Ces déclarations interviennent après seulement deux jours de celles faites par M. Medelci qui avait annoncé à Bruxelles que l'Algérie était «favorable» à ce projet mais à condition qu'il régénère les deux cadres de coopération existants, notamment le processus de Barcelone. Le ministre avait estimé «évident» que si ce projet consiste à initier des projets de co-développement méditerranéens, l'Algérie ne pourrait qu'être d'accord. L'Algérie, qui prône une approche proactive des pays du sud de la Méditerranée, notamment des pays membres de l'UMA, ne «perçoit pas ce projet comme un risque pour le processus de Barcelone et la Politique européenne de voisinage», selon le ministre. L'initiative du président français sera, d'ailleurs, au programme de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UMA prévue le 30 novembre prochain à Rabat. Et même si la diplomatie française ne cesse de réitérer, ces dernières semaines, que ce projet vise en premier à resserrer les liens avec les pays du pourtour méditerranéen, il n'en demeure que les pays de l'Euromed ont exprimé leurs inquiétudes que la nouvelle initiative entre «en collision» avec les deux autres cadres de coopération de l'Union européenne. Bruxelles et certains partenaires de la France dans l'Euromed restent sceptiques et voient dans ce projet un risque de collision avec des mécanismes déjà existants. D'ailleurs la Commission européenne (CE), par le biais de sa commissaire européenne aux Relations extérieures, n'avait pas caché son scepticisme et avait demandé à Paris des «clarifications» lors de la réunion de Lisbonne. Les partenaires de la France au sein de l'Euromed préfèrent, en effet, évoquer une «coopération renforcée» entre les deux rives de la Méditerranée sur la base des deux processus existants, particulièrement le processus de Barcelone qui avait été lancé en 1995 et qui rassemble les 27 membres de l'UE et ses 10 partenaires méditerranéens (Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Syrie, Tunisie, Autorité palestinienne et Turquie), auxquels se sont joints au début du mois l'Albanie et la Mauritanie. L'Union européenne avait aussi développé depuis 2004, parallèlement à l'Euromed, une «Politique européenne de voisinage» à l'adresse des pays du Sud et de l'Est de l'Union. Il est à rappeler que le président français, élu en mai 2007, avait invité, en octobre dernier, les chefs d'Etat de la Méditerranée à une réunion en France en juin 2008 pour jeter les bases «d'une Union économique, politique et culturelle».
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Posté Le : 13/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sofiane M
Source : www.lequotidien-oran.com