Algérie

Selon Michel Barnier : Le risque d'un Brexit sans accord "existe encore"



Le négociateur en chef de l'Union européenne, Michel Barnier, estime que le risque d'une sortie du Royaume-Uni sans accord "existe encore". Le négociateur en chef de l'Union européenne Michel Barnier a estimé mercredi que le risque d'une sortie du Royaume-Uni sans accord n'était toujours pas complètement écarté lors d'un discours à Bruxelles. "Le risque que le Brexit arrive en l'absence d'un accord ratifié existe encore", a-t-il déclaré devant l'assemblée du Conseil économique et social européen.
Une sortie possible fin 2020'
"Cela pourrait intervenir fin janvier. Cela pourrait aussi intervenir à la fin de 2020", à l'issue de la période de transition prévue, a-t-il averti. En effet, a prévenu M. Barnier, même avec un accord de retrait ratifié, si aucun accord sur la relation future n'est mis en place avant la fin de la période de transition, une sortie brutale du Royaume-Uni peut toujours se produire. Il existe toutefois une possibilité de prolonger la période de transition, a-t-il rappelé. "L'été 2020 sera un premier moment de vérité. Ce sera le moment de décider ou pas d'une extension de la période de transition", a-t-il souligné. "Le temps de cette négociation (de l'accord sur la relation future, ndlr) sera exceptionnellement court", a souligné Michel Barnier devant les représentants d'employeurs, travailleurs et autres groupes d'intérêt: "11 mois pour faire l'essentiel".

Des "délais très courts" pour la négociation
Or cette négociation s'annonce "exigeante et difficile", a-t-il souligné. Outre les "délais très courts" de cette négociation, Michel Barnier a appelé à ne pas sous-estimer la procédure de ratification de ces nouveaux compromis, qui porteront à la fois sur le futur partenariat économique, mais aussi sur la coopération en matière de sécurité intérieure et d'affaires étrangères, et qui devront être soumis au feu vert des parlements nationaux. Ces "accords mixtes, contrairement à (l'accord sur les conditions du) Brexit, vont exiger la ratification des 27 parlements nationaux à l'unanimité, et peut-être même de certains parlements régionaux. Je recommande de ne pas sous-estimer la difficulté de cette procédure de ratification", a-t-il lancé.

L'économie britannique continue de ralentir
Les incertitudes liées au Brexit ont pesé sur l'activité outre Manche. Le PIB s'affiche en hausse de 1 % sur un an au troisième trimestre, son niveau trimestriel le plus bas depuis 2010. Par rapport, au trimestre précédent, il progresse de 0,3%. La Banque centrale pourrait procéder à une baisse des taux en 2020. L'économie britannique a enregistré au troisième trimestre sa plus faible croissance en rythme annuel depuis près de dix ans, le ralentissement mondial et les inquiétudes liées au Brexit ayant affecté les investissements des entreprises et la production manufacturière, montrent les statistiques officielles publiées lundi. L'expansion du produit intérieur brut (PIB) est revenue à 1 % sur un an contre 1,3% au deuxième trimestre, a annoncé l'Office national de la statistique (ONS). Un ralentissement plus marqué encore qu'anticipé puisque les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur une croissance de 1,1%.

La production des entreprises a ralenti
Ce chiffre, le plus faible depuis le premier trimestre 2010, s'explique principalement par le ralentissement de la production des entreprises en août et en septembre, période durant laquelle les craintes d'une sortie du pays de l'Union européenne sans accord négocié avaient augmenté. Par rapport aux trois mois précédents, le PIB a augmenté de 0,3% au troisième trimestre après une contraction de 0,2% au deuxième. Cette dernière marquait le contrecoup du mouvement de stockage massif des entreprises fin 2018 et début 2019 en prévision de la sortie du pays de l'Union européenne censée initialement intervenir en mars. Le rebond de juillet-septembre est inférieur à celui de 0,4% attendu par le consensus. A un mois des élections législatives, le ministre des Finances, Sajid Javid, a salué des chiffres qu'il a qualifiés de "solides", un jugement que ne partage pas l'opposition travailliste.

Le poids de l'incertitude politique
"Le fait que le gouvernement célèbre une croissance de 0,1% sur les six derniers mois est un signe de la modestie de leurs espoirs et de leurs attentes concernant l'économie", a ainsi déclaré John McDonnell, chargé des finances au sein de la direction du Labour. Pour certains économistes, l'incertitude politique et un contexte mondial moins favorable pourraient conduire la Banque d'Angleterre (BoE) a réduire son taux directeur l'an prochain, même si le Premier ministre, Boris Johnson, parvient à faire adopter l'accord négocié avec Bruxelles avant la date-butoir fixée au 31 janvier.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)