La fiscalité pétrolière représentant 70% des recettes fiscales de
l'Algérie a servi jusqu'ici à la réalisation seulement d'infrastructures de
grande envergure, telles que l'autoroute Est-Ouest, les barrages d'eau, ainsi
que d'autres infrastructures de base. Tel est l'avis de Khelifati Khaled,
expert et ancien cadre au ministère de l'Energie, qui est intervenu, hier, au
forum d'El Moudjahid sur «la fiscalité pétrolière et la croissance économique».
Pour le conférencier, la mauvaise gestion de la rente pétrolière n'a pas
servi à développer une industrialisation créatrice de richesse et d'emplois. Le
président de l'ordre des experts-comptables et des commissaires aux comptes,
Djerrad Djamel, est allé dans le même sens, affirmant que la loi sur le
règlement budgétaire en 2008 a permis de relever que la réalisation du budget
d'équipement (partie investissement) a été de 1 à 3%, alors que la réalisation
du budget de fonctionnement qui comprend les salaires a été de plus de 10%.
Pour le commissaire aux comptes, la faible réalisation du budget d'équipement a
entraîné des surcoûts sur les investissements (des projets qui ont connu des
retards dans la réalisation). Et de poursuivre, les surcoûts seront encore
considérables car les prix de tous les produits sont en nette augmentation.
Pour Djerrad, l'Algérie est atteinte du syndrome pétrolier hollandais.
«La rente pétrolière qui devait en principe financer l'économie algérienne,
finance aujour-d'hui l'importation massive de tous les produits, même ceux qui
ne sont pas nécessaires», a-t-il souligné. Et de préciser «ce qu'on gagne d'une
main, on le perd d'une autre». Il précise encore que cette irrationalité
budgétaire est le résultat palpable de la mauvaise capacité à gérer la rente
pétrolière. «On est en retard et on le sera toujours, si on continue à utiliser
des techniques de l'économie esthétique et si on se limite à une gestion
sociopolitique», a-t-il souligné.
Se voulant optimistes, les professionnels du secteur et le commissaire
aux comptes ont affirmé que si le programme de développement des énergies
renouvelables sera appliqué tel qu'il a été présenté, on sauvera peut-être ce
qui reste. «Mais, à une seule condition, les équipements doivent être fabriqués
dans notre pays par des locaux ou à travers des partenariats», ont-ils insisté.
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Posté Le : 21/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com